Mondial de hockey féminin: Un cadeau de fête pour Ann-Renée Desbiens?

Mylène Richard
UTICA, New York | Ann-Renée Desbiens sait ce qu’elle veut pour son 30e anniversaire: affronter les Suédoises en quart de finale du Championnat du monde de hockey féminin, jeudi, en fin d’après-midi.
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«Des fois, on le sait la veille en soirée, si on va jouer le lendemain», explique la gardienne après avoir survécu à son premier entraînement en tant que trentenaire, mercredi, le jour de sa fête, sur la glace du Utica University Nexus Center.
«J’espère que ce sera mon cadeau de fête!» lance-t-elle en jetant un coup d’œil amusé à l’entraîneur-chef de la formation canadienne, Troy Ryan, concentré à répondre aux questions des journalistes.
Malgré ses bonnes performances au tour préliminaire – une victoire de 4 à 1 sur la Finlande, un blanchissage de 5 à 0 contre la Tchéquie et une défaite de 1 à 0 en prolongation face aux États-Unis – la Québécoise n’a pas officiellement l’étiquette de numéro 1. Elle doit se battre pour gagner le droit de défendre la cage de l’unifolié. Parce qu’Emerance Maschmeyer et Kristen Campbell sont prêtes à sauter dans la mêlée.
«On a tellement des bonnes gardiennes, se réjouit entraîneuse adjointe, Caroline Ouellette. Elles ont une très bonne cohésion à trois. Elles se poussent à chaque pratique. Depuis déjà quelques années, on a vraiment un bon trio qui s’aide chaque jour et qui amène le niveau d’habiletés de chacune vers le haut.»
Mauvais souvenir
Lors des quarts de finale du dernier Mondial, c’est Maschmeyer qui avait affronté la Suède. L’Ontarienne de 29 ans avait cédé deux fois sur 14 lancers. Mais c’est la gardienne adverse, Emma Soderberg, qui avait volé le spectacle en réalisant 51 arrêts. Les joueuses de la triple couronne avaient bien failli surprendre les Canadiennes, ces dernières se sauvant avec un gain de 3 à 2 en prolongation.
«Si on affronte Soderberg, c’est une excellente gardienne, note Ouellette. On sait que ça ne sera pas facile. Il faudra s’assurer d’avoir beaucoup de trafic devant elle, d’attaquer de plusieurs angles, de varier un peu notre jeu.»
«On peut bien parler de ce qui s’est passé l’an dernier en quart, mais c’est une nouvelle année et un nouveau championnat. C’est à nous de mettre de l’avant ce qu’on est capable de faire», tranche pour sa part une Marie-Philip Poulin déterminée malgré une blessure à un genou qui l’ennuie.
Discipline
Même si la Suède a terminé deuxième du groupe B, derrière l’Allemagne qui l’a surprise 1 à 0 lundi, les Canadiennes se sont entraînées mercredi avec intensité et dans une atmosphère joviale.
«C’est une équipe très physique avec un bon avantage numérique et quelques joueuses qui peuvent dominer et avoir un impact, analyse Desbiens. Ce sera important de [...] mettre beaucoup de pression, d’être physique, d’amener des rondelles au filet avec des écrans.»
Ouellette a aussi parlé de discipline, puisque la Suède a présenté jusqu’ici le meilleur avantage numérique de la compétition avec un taux de réussite de 30,77%, tandis que le Canada n’a qu’un but en 10 tentatives. Toutefois, le pays à la feuille d’érable n’a rien donné en 11 infériorités.
Puissance à l’attaque
De plus, trois Suédoises se retrouvent dans le top 10 des meilleures pointeuses, dont Josefin Bouveng. En quatre parties, l’attaquante de l’Université du Minnesota a cinq points, dont quatre buts.
La Canadienne la mieux classée est Kristin O’Neill avec quatre points, bon pour le 10e rang, à égalité avec la Suédoise Sara Hjalmarsson et l’Allemande Laura Kluge.
Hjalmarsson n'affrontera cependant pas le Canada, puisqu'elle a été suspendue un match pour un double-échec commis lors du duel face à l'Allemagne.

La page est tournée
La défaite crève-cœur encaissée aux mains des Américaines, 1 à 0 en prolongation lundi au Mondial de hockey féminin, a fait mal aux Canadiennes. Mais pas pour longtemps. Elles ont rapidement tourné la page. Pas le choix si elles veulent se rendre en finale et venger leur revers subi de l’an dernier au Mondial, quand les États-Unis avaient enlevé l’or en sol ontarien.
«C’est certain que c’est toujours triste de ne pas avoir la victoire, mais on s’en parlait dans la chambre après et on se disait que c’était la ronde préliminaire, explique Ann-Renée Desbiens. Chaque match est sans lendemain maintenant. La beauté, c’est qu’on peut apprendre de ce match-là et on peut s’améliorer. On retourne au tableau et on a d’autres opportunités devant nous.»
«Des fois, c’est une bataille psychologique, mais on le sait que les rencontres contre les Américaines sont intenses. Avec l’expérience, on est mieux outillées pour l’anticiper», souligne l’attaquante Kristin O’Neill, porte-couleurs du club de Montréal dans la Ligue professionnelle de hockey féminin.
Place à la vraie compétition
Dans l’esprit des joueuses et des entraîneurs, il y a deux tournois en un au Championnat du monde, soit le tour préliminaire et la vraie compétition qui mènera au podium.
«Ça nous donne une motivation de plus, assure la capitaine, Marie-Philip Poulin. Ça nous permet de comprendre où on en est et ce qu’on doit faire de différent. On tourne la page.»
«C’était probablement un des meilleurs matchs entre le Canada et les États-Unis des dernières années. [...] Il y a une constante évolution dans notre jeu», soutient l’entraîneuse adjointe Caroline Ouellette, qui s’est dite satisfaite, tout en précisant que l’équipe doit améliorer son avantage numérique, son jeu de transition et ses sorties de zone.