Une campagne de financement pour les chiens d'assistance pour troubles mentaux
William Vachon | TVA Nouvelles
Un organisme de Québec qui fournit des chiens d’assistance aux personnes atteintes de trouble de santé mentale a lancé la campagne «Mon chien, mon bien-être!» afin de réclamer une meilleure réglementation dans le milieu.
Actuellement, n'importe qui peut se dire éleveur de chiens d'assistance, ce qui causer bien des problèmes, notamment des cas de fraude, mais surtout un manque de suivi auprès des personnes vulnérables.
«Il n’y a aucune reconnaissance actuellement qui permet de dire si un éleveur peut encadrer et former adéquatement un chien d’assistance en santé mentale. Il peut y avoir pas mal de fraudes, n’importe qui peut se déclarer comme formateur ou entraîneur de chien d’assistance», a expliqué Cyril Frazao, président de l’organisme Chasam, en entrevue avec TVA Nouvelles mardi.
Avec sa campagne de financement, l’organisme souhaite organiser et animer une table de concertation entre les différents organismes de chiens d’assistance, en plus de travailler à la reconnaissance politique et légale de cette ressource en santé mentale.
Plus que jamais, les chiens d'accompagnement sont mis à contribution pour venir en aide aux personnes atteintes de problème de santé mentale. Pour des organismes comme Chasam, la demande ne cesse d’augmenter et la file d’attente s’allonge, notamment pour les personnes victimes de stress post-traumatique.
Cyril Frazao croit que ces chiens sont particulièrement utiles en cette période de pandémie. «La pandémie va être un état de choc pour beaucoup de personnes, c’est maintenant la santé mentale qui est davantage présente et le chien d’assistance en santé mentale peut être l’une des solutions pour ces personnes», a-t-il exprimé.
Les organismes peinent aussi à répondre à la forte demande, puisqu'il ne reste presque plus de chiots sur le marché, alors que le télétravail a incité de nombreuses personnes à se tourner vers l’adoption d’un animal.
Les organismes spécialisés en formation de chien d'assistance sont donc limités dans leurs ressources pour trouver les races de chien dont ils ont besoin, d’autant plus qu’il faut préparer le chien pendant 18 mois avant qu’il ne soit jumelé avec son nouveau propriétaire.
Les familles d’accueil et les personnes accompagnées d’un chien souhaitent également sensibiliser la population à l’existence des chiens d’assistance pour les troubles de santé mentaux et demandent une plus grande reconnaissance sociale dans les lieux publics.
«Comme famille d’accueil, on n’a pas les mêmes droits que si le chien est déjà formé, mais ici, à Québec, on est accueilli à bras ouverts, il n’y a pas beaucoup d’endroits qui nous sont interdits», a néanmoins souligné Julie Rochette, une enseignante qui accueille un chien de Chasam à la maison et au travail.