«Mon anxiété me donne ma sensibilité», confie Fredz, qui lance un nouvel album jonglant avec la complexité des émotions

Sarah-Émilie Nault
À 23 ans, Fredz possède une impressionnante feuille de route: nommé aux Juno Awards 2025 et lauréat de distinctions à l’ADISQ et au Panthéon des auteurs-compositeurs du canadiens, le rappeur québécois (qui présentera en tout 70 concerts en 2025) en est déjà au lancement de son troisième album.

Fredz a de quoi être excité. À quelques semaines d’intervalle, il dévoile son nouvel opus, On s’enverra des fleurs, performera au gala de l’ADISQ où il est nommé à quatre reprises (entre autres pour le titre convoité d’artiste masculin de l’année) et entamera sa plus grosse tournée européenne qui le mènera en France, en Belgique et en Suisse.
«Je trouve ça fou!», lance l’artiste qui, depuis ses débuts à l’âge de 17 ans, a assuré les premières parties d’artistes comme Charlotte Cardin et les populaires rappeurs français Bigflo & Oli.
Autobiographique
À quel point ce nouveau disque est autobiographique, a-t-on envie de demander à Fredz après s’être régalé des 15 titres de sa plus récente offre.
«Tout est vrai, sauf la chanson Ma vie de rêve en fait. Cet album est particulièrement vrai. Il raconte un peu mon entrée dans la vie d’adulte. Il y a plus de nuances dans le thème de l’amour. Par exemple, le constat qu’il y a du beau après», répond celui qui s’offrira l’Olympia de Paris le 22 octobre prochain.
Dans Ma vie de rêve en effet, Fredz chante (de manière sarcastique, en usant de deuxième degré, faut-il le préciser) «détester sa vie de rêve».
«Il y a eu deux versions de cette chanson, dont une qui était plus intense», précise-t-il riant.
«Mais non, j’adore ma vie! Elle a des défauts oui, comme dans tous les métiers. Celui d’artiste n’est pas que rose, il vient avec beaucoup de pression. Je pourrais ne pas tout aimer de ma vie de rêve, disons-le comme ça», poursuit celui qui a écrit ce titre après avoir vu le film Aznavour dépeignant la vie du défunt chanteur Charles Aznavour.
Parmi ses nouvelles chansons se trouve la joyeuse Extraordinaire dans laquelle sa vie sentimentale semble (enfin, a-t-on envie de lui dire) bien se porter.
«C’est le côté lumineux. On peut dire que ma copine était très contente lorsque j’ai sorti Extraordinaire [rires]. Nous sommes ensemble depuis 4 ans et ça va bien super bien. J’ai compris que l’amour pouvait être simple et pas douloureux», raconte-t-il.

Inspiré par la tristesse
Car Fredz admet n’avoir généralement de l’inspiration que lorsqu’il est triste. «Oh 100%! On est inspiré par la tristesse. Je suis inspiré par l’amour complexe», confie-t-il.
Pour le jeune interprète qui semble être bien mûr pour son âge, les émois vécus à l'occasion de séparations sont des émotions «qui restent et qui nous marquent». Il se dit d’ailleurs fier de la complexité des émotions qu’il aborde et la manière dont il dépeint différentes facettes de l’amour sur On s’enverra des fleurs.
Quelques chansons d’autodérision viennent s’ajouter à ce joli bouquet musical, dont Super moche et Film américain qui font sourire.
«J’écris sur ce que je vis. J’ai écrit sur l’anxiété et la santé mentale, et maintenant je vais mieux. Avoir des messages de gens qui se sentaient comme moi m’a fait tellement de bien. Mon anxiété me donne ma sensibilité et me permet d’être vulnérable. Je ne l’échangerais pour rien au monde», souffle Fredz.

- L’album On s’enverra des fleurs de Fredz est sur les plateformes.
– Après sa tournée européenne, le chanteur sera de retour pour nous offrir des concerts au Québec de novembre 2025 à mars 2026.