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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

«Moment historique»: le prince Charles remplace la reine pour le discours du Trône

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Agence France Presse

2022-05-10T12:49:46Z
2022-05-10T15:29:45Z
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«Moment historique» au Royaume-Uni: le prince Charles a prononcé mardi à la place de sa mère Elizabeth II le traditionnel discours du trône détaillant au Parlement les ambitions législatives du gouvernement, la reine ayant renoncé sur le conseil de ses médecins. 

• À lire aussi: La reine sera absente pour le discours du Trône

Apportant un nouveau signe de la transition en marche pour la monarchie britannique sous l’effet des problèmes de santé de la souveraine de 96 ans, c’est le prince Charles qui est arrivé au Parlement tandis que retentissait l’hymne «God Save the Queen».

Lisant au nom de la reine le discours à l’ouverture de la session parlementaire, l’héritier de la couronne, 73 ans, en uniforme bardé de décorations, était assis sur le trône réservé au consort, symboliquement plus petit que celui de la monarque. À ses côtés se trouvaient son épouse Camilla, 74 ans, ainsi son fils aîné, le prince William, 39 ans, présent pour la première fois, preuve supplémentaire d’un changement de générations qui s’opère.

AFP
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La couronne était placée sur un coussin.

Ce n’est que la troisième fois au cours de ses 70 ans de règne que la cheffe d’État de 96 ans a manqué ce rendez-vous solennel de la démocratie britannique. Enceinte, elle en avait été absente en 1959 et 1963.

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C’est aussi la première fois que le prince de Galles, qui la représente déjà à l’étranger depuis plusieurs années et prend une place croissante, la remplace.

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La reine a longtemps espéré y assister avant que le palais de Buckingham n’annonce lundi soir qu’elle avait «décidé à contrecœur de ne pas participer au discours du trône», en raison de ses «problèmes de mobilité épisodiques».

Des signes, pour le Daily Mail, que la reine «est toujours vraiment aux commandes»: «Mais ne vous y trompez pas, c’est un moment historique pour la Couronne».

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Son absence relance les interrogations sur sa participation début juin aux célébrations du jubilé de platine, marquant ses 70 ans de règne.

La dernière apparition publique de la reine remonte au service commémoratif du 29 mars pour son défunt mari, le prince Philip, décédé l’année dernière.

La reine Elizabeth II
La reine Elizabeth II Photo d'archives, AFP

Reconquérir des électeurs

Sur le plan politique, ce discours marque la volonté pour Boris Johnson, 57 ans, de se relancer, quelques jours après de lourds revers aux élections locales et deux ans avant les prochaines législatives.

Arrivé triomphalement au pouvoir en juillet 2019, le dirigeant conservateur a vu sa popularité chuter ces derniers mois, sur fond de crise du pouvoir d’achat, critiques sur sa gestion de la pandémie et scandale du «partygate» qui lui a valu une amende, une première pour un chef de gouvernement en exercice.

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S’exprimant lors du débat parlementaire consacré au programme législatif de son gouvernement, Boris Johnson a assuré que celui-ci répondait aux «défis économiques» du Royaume-Uni et permettrait de «bâtir les fondations des décennies de prospérité».

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Déclinant 38 projets de loi, le discours a promis de «renforcer l’économie et aider à alléger le coût de la vie» face à la flambée des prix frappant les ménages. Selon une étude publiée par la Food Foundation, des millions de Britanniques ne mangent plus à leur faim.

Le texte comprend des mesures de nature à séduire la base conservatrice, notamment des lois destinées à alléger les lourdeurs administratives après la sortie du Royaume-Uni de l’UE, devenue pleinement effective en 2021.

Le gouvernement veut aussi empêcher les «techniques de guérilla» de groupes comme Extinction Rebellion qui ont manifesté en bloquant des routes ou des transports publics et modifier la loi pour pouvoir expulser plus facilement les criminels étrangers.

Le chef de l’opposition travailliste Keir Starmer a accusé le premier ministre d’être «déconnecté de la réalité» et son gouvernement de ne pas être à la hauteur des «défis», mettant en garde contre le risque de «stagflation», combinant faible croissance et forte inflation.

Lui aussi critiqué pour avoir partagé bières et curry avec une équipe de son parti l’an dernier, Keir Starmer a ajouté de la pression sur les épaules du premier ministre lundi en s’engageant à démissionner s’il reçoit aussi une amende pour infraction aux règles anti-Covid.

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