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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Moment de grâce avec Half Moon Run et l’OSM

Les deux groupes se retrouvaient sur scène pour la première fois depuis 2017

Devon Portielje.
Devon Portielje. MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI
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Photo portrait de Raphaël Gendron-Martin

Raphaël Gendron-Martin

2025-05-14T01:55:51Z
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C’était soir de retrouvailles, mardi à la Maison symphonique. Pour la première fois depuis 2017, Half Moon Run rejoignait les musiciens de l’Orchestre symphonique de Montréal pour le premier de trois concerts. On s’attendait à du très beau et on n’a pas été déçu.

Devon Portielje, Conner Molander et Dylan Phillips en ont fait du chemin depuis la première fois où on les avait vus dans la petite salle du Savoy du Métropolis, en novembre 2011.

Il y a de quoi de réjouissant de voir à quel point les trois musiciens ont pris du bagage, au point d’être complètement à l’aise de jouer «au sein» d’un orchestre symphonique.

En entrevue avec Le Journal la semaine dernière, Dylan Philipps nous avait dit vouloir marier le plus possible le trio à l’orchestre pour cette résidence de trois soirs. Pour ce faire, les membres de Half Moon Run avaient décidé de baisser le volume de leurs instruments, car l’acoustique de la Maison symphonique est la plus optimale quand la musique n’est pas amplifiée.

Mardi soir, cela a résulté en un son moins fort que les concerts rock habituels du trio. Il a fallu s’y habituer lors des premiers morceaux, qui ont pris du temps à réchauffer le public. Mais une fois bien acclimaté, on n’a plus regardé en arrière et on a apprécié pleinement la prestation que l’on avait devant nous.

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Half Moon Run et l'OSM se sont produits dans une Maison symphonique bondée, mardi soir.
Half Moon Run et l'OSM se sont produits dans une Maison symphonique bondée, mardi soir. MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI

Cinq tableaux

Étant actifs depuis une quinzaine d’années, Devon, Conner et Dylan ont voulu piger un peu partout dans leur répertoire, en mettant un peu plus l’accent sur leur dernier album, Salt, paru en 2023.

Au lieu de faire une simple enfilade de chansons, les musiciens ont séparé le concert en cinq tableaux qui comptaient chacun entre trois et cinq pièces. Les trois premiers tableaux se sont principalement concentrés sur des chansons récentes du groupe, incluant certaines jamais jouées en concert.

Conner Molander.
Conner Molander. MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI

Alors que les Everyone’s Moving Out East, 9beat et Goodbye Cali ont procuré de bons moments d’entrée de jeu, c’est à l’arrivée de Razorblade, en fin de deuxième tableau, que le spectacle a pris sa véritable envolée. La fin corrosive, avec des bruits rappelant le tonnerre, nous a montré que l’OSM habituellement très propret pouvait aussi se salir un peu les mains.

C’est toutefois lors des quatrième et cinquième tableaux qu’on a vécu un moment de grâce. Half Moon Run a alors livré une série de ses grands succès, au plaisir évident de la foule: Grow Into Love, Then Again, Full Circle et Call Me in the Afternoon. Le tout s’est terminé avec le brillant pot-pourri I Can’t Figure Out What’s Going On, She Wants to Know et You Can Let Go.

Dylan Phillips.
Dylan Phillips. MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI

«Ça me donne envie de pleurer»

«Merci de faire partie de l’une des soirées les plus mémorables de nos vies, a dit en français Dylan Phillips. Ça me donne envie de pleurer en ce moment.»

Au rappel, après avoir salué le public, les trois membres du groupe sont revenus pour chanter à trois voix la très belle Sun Leads Me On, sur l’album du même nom. Une superbe conclusion.

Puisque les chansons de chaque tableau étaient interprétées sans pause entre elles, le concert s’est déroulé rondement. Ayant commencé quelques minutes après 20h, il a duré 80 minutes top chrono.

La soirée était si agréable qu’on aurait bien pris un tableau supplémentaire, surtout que le groupe a écarté quelques autres gros morceaux de son répertoire. Mais voilà bien le seul bémol que l’on peut avoir sur cette prestation sans failles.

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