Mois de l’histoire des femmes: y en a marre de l’hypocrisie sociale!


Maria Mourani
Depuis 1992, le mois d’octobre est celui de l’histoire des femmes. Une occasion de célébrer les femmes et les filles qui ont fait avancer le Québec.
Disons que ce mois avait plutôt bien débuté avec la Journée internationale de non-prostitution qui a été célébrée le 5 octobre.
L’organisme la CLES avait d’ailleurs organisé une conférence sur l’échec de la légalisation de la prostitution en Europe et ailleurs dans le monde. Certains CALACS, dont le mandat est de lutter contre l’exploitation sexuelle, en ont fait de même.
Et puis, j’ai eu mon coup de grâce au Centre des mémoires montréalaises (MEM).
J’y étais pour une conférence...
MEM et prostitution
Le MEM se définit comme un musée dont la mission est de «mettre en valeur les identités montréalaises» en donnant la voix aux diversités. Il «révèle la “montréalité”, les différentes facettes montréalaises dans toute leur richesse.»
Certaines expositions temporaires sont situées dans des espaces publics et se déclinent en structures modulaires.
Que ne fut pas ma surprise de voir tout un espace, et non le moindre, faire la promotion et la valorisation de la prostitution.
Moi qui avais juste le goût d’assister à une conférence! Je me retrouve face à cette aberration!
Des panneaux arborant des visages de femmes, certaines souriantes, d’autres riant aux éclats, d’autres encore militantes ou résistantes... et des slogans tels que «autonomie corporelle», «travail collectif», «travailleuses du sexe» et j’en passe.
Des questions se bousculent dans ma tête: est-ce que la prostitution est une identité montréalaise à mettre en valeur? Est-ce une richesse?
Pire encore, cet endroit, financé à même les fonds publics, organise des tournées éducatives pour les élèves du primaire et du secondaire!
Un manque de jugement?
J’en doute fort, puisque ce type d’exposition est très contingenté!
Le MEM en autorise deux à trois par année, et l’exposition est ouverte de trois à cinq mois.
C’est tout un comité de 13 personnes qui décide quel projet sera choisi et l’exposant ne paye pas un sou pour occuper cet espace.
Le MEM assume même certains coûts, comme le graphisme, l’impression des panneaux graphiques, la révision, la traduction, l’organisation d’un petit événement de lancement et la tenue de deux ou trois activités culturelles.
Nos filles valent mieux que ça!
On vit vraiment dans une société dysfonctionnelle et incohérente!
Alors qu’on trime dans les écoles à faire comprendre à des adolescentes que le glamour prostitutionnel qu’elles voient sur les réseaux sociaux n’est que de la poudre aux yeux pour mieux les faire tomber dans l’enfer de la prostitution, le MEM choisit un exposant dont le seul but est de légaliser cette violence.
Montréal est déjà considéré comme une plaquee tournante de la prostitution en Amérique du Nord!
Sachant que le MEM est une créature de la Ville de Montréal, que pensent les candidats de cette affaire? Quel est leur programme en matière de prostitution?
Une lutte réelle et efficace à la violence faite aux femmes et aux filles passe nécessairement par l’abolition de la prostitution dans notre société, parce qu’elle est un viol tarifé, et les paillettes n’y changeront rien.