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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Mois de la sensibilisation à l’autisme: «Allez vers l’autre. Dites bonjour aux gens qui sont différents», dit Mathieu Gratton, humoriste et papa du comédien de «STAT» Benjamin Gratton

Photo Agence QMI, JOEL LEMAY
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Photo portrait de Sarah-Émilie Nault

Sarah-Émilie Nault

2025-04-19T12:00:00Z
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Il suffit de passer un court moment avec Benjamin et son papa, Mathieu Gratton, pour être témoin du beau lien qui les unit. En ce mois d’avril, Mois de la sensibilisation à l’autisme, Le Journal a eu envie de discuter avec l’interprète de Siméon dans STAT et son père humoriste, qui sont également les fiers porte-parole de la Fondation Benny&Co.

Le Mois de l’autisme, qu’est-ce que ça représente pour vous deux?

Mathieu: «C’est une occasion de sensibiliser la population sur l’inclusion et la notion d'aller vers l’autre. Avec la chanson de cette année, Le tournesol, chantée par Jeanick Fournier, c’est de cela qu’il est question. Ne pas avoir peur d’aller vers l’autre, même s’il marche d’une autre façon ou qu’il peut avoir l’air différent ou dans son monde. Allez vers l’autre. Dites bonjour aux gens qui sont différents. Ils existent, saluez-les!»

Tu aimes être salué dans la rue, Benjamin? «Oui, j’aime ça!» lance-t-il, en ajoutant que Jeanick Fournier, avec qui il a tourné le clip de la chanson de sensibilisation, est «très gentille».

«Quel bon choix cette année, car Jeanick sait ce qu'est le regard des autres: elle a adopté deux enfants autistes», ajoute Mathieu Gratton.

Benjamin, qu’est-ce que tu es fier d’être capable de faire tout seul?

«Prendre le transport en commun [le train, le REM, l’autobus, le métro]. Faire des activités avec mes amis, comme une fois, je suis allé au concours d’habiletés des Canadiens au Centre Bell, et voir le Rocket à Laval. Je me rends là tout seul.»

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Mathieu, quelle est la plus grande idée préconçue sur les gens autistes?

«Qu’ils sont tous extrêmement doués dans une chose en particulier. Ce n’est pas vrai pour tout le monde. Aussi, ils sont capables de beaucoup plus qu’on le pense. Leur potentiel est là, il faut juste les pousser. Comme pour monter l’Everest, Benjamin a besoin d’un sherpa pour atteindre son plein potentiel (les amis, la famille, l’école...) Il faut leur donner la chance et accepter l’erreur. Moi, Benjamin, je l’encourage dans son autonomie.»

Quels sont les bons termes à utiliser? «L’autisme n’est pas une maladie. On n’est pas “atteint d’autisme”. Il faut dire: une personne autiste. Mais moi, je suis bien indulgent là-dessus.»

Photo Agence QMI, JOEL LEMAY
Photo Agence QMI, JOEL LEMAY

Qu’est-ce que vous aimez faire ensemble?

Benjamin: «Aller voir une partie de baseball, aller au cinéma avec un banc spécial [qui vibre].» 

«Sinon, on est plutôt des sportifs de salon. On va regarder les séries avec les Canadiens. Il y a la vie d’hôtel aussi qu’on aime sur la route. J’ai trop de fun avec lui en tournée, c’est pour cela que j’écris un autre spectacle dans lequel il sera encore plus impliqué.» (Benjamin participe déjà au spectacle de son papa et sa maman, Les EXséparables.)

«Ça me tente! J’aime ça être sur scène», réplique le jeune homme de 23 ans.

«Le projet Le monde de Benjamin lui amène aussi beaucoup de fierté et aide des gens qui s’inspirent de ce qu'il est capable de faire. Nous, ça nous pousse à faire des activités ensemble, à essayer de nouvelles choses.»

Benjamin, parle-moi de ton travail comme acteur dans STAT (il interprète Siméon dans la série).

Benjamin: «Geneviève Schmidt est très gentille! J’aime ça, la télé, et j'aime apprendre», répond Benjamin, qui étudie ses textes avec son père ou sa mère, la comédienne et animatrice Patricia Paquin. 

Mathieu: «C’est un truc de famille. Sa carrière va continuer s’il y a de la demande et si les parents disent OK et sont disponibles. Il faut aller le porter, l’aider avec ses textes...»

Avoir des parents connus, c’est comment? 

«Tu devrais inverser la question, répond aussitôt Mathieu Gratton. Je suis rendu “le père de Benjamin” (rires). Des gens ne savent pas je suis qui, mais regardent STAT et reconnaissent Benjamin. C’est une belle fierté. Mon rêve serait de décrocher un petit rôle dans STAT et de le croiser dans l’hôpital. J’adorerais ça!»

Benjamin s'esclaffe.

Photo Agence QMI, JOEL LEMAY
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