Moins du tiers des Canadiens achètent assez de fruits et légumes tous les jours
Agence QMI
À peine 29,3 % des Canadiens achètent la quantité de fruits et légumes recommandée par le nouveau Guide alimentaire canadien montre une enquête de l’Université Dalhousie dévoilée jeudi.
Dans l’ordre, c'est en Colombie-Britannique, en Ontario et au Québec qu’il y a le plus d’adeptes des fruits et légumes au pays, a compilé l’équipe du Dr Sylvain Charlebois, directeur du Laboratoire des sciences analytiques en agroalimentaire de cette université basée à Halifax, en Nouvelle-Écosse. Les trois provinces ont un taux de consommation quotidien de fruits et légumes respectif de 31,4 %, 31 % et 30,7 %.
Pour mettre en perspective, on mange beaucoup moins de fruits et légumes chaque jour à l’Île-du-Prince-Édouard (11,6 %) et à Terre-Neuve-et-Labrador (19,7 %). Toutefois, les citoyens de l’Île-du-Prince-Édouard sont ceux qui consomment le plus localement (39,5 %), devant la Nouvelle-Écosse (30,7 %) et le Québec (30,7 %).
En cette année internationale des fruits et légumes, on apprend aussi dans la recherche que 86,6 % des Canadiens achètent leurs fruits et légumes en épicerie et 4,6 % optent plutôt pour un marché fermier.
L’enquête montre par ailleurs que 1,2 % des gens font pousser eux-mêmes tous les fruits et légumes qu’ils consomment.
Si 29,3 % des Canadiens achètent suffisamment de fruits et légumes tous les jours, le chiffre peut atteindre 43,1 %, selon la fréquence, soit quelques jours par semaine.
Près de sept Canadiens sur 10 (64,9 %) mettent seulement des fruits et légumes frais dans leur panier et 18,7 % magasinent dans les produits congelés.
Des fruits et légumes qui coûtent cher
C’est le prix, parmi tous les facteurs, qui explique pourquoi beaucoup de gens n’en achètent pas. Près de 40 % des Canadiens croient en effet que le prix est le principal frein expliquant le faible taux de consommation des fruits et légumes.
Le temps nécessaire à la préparation des fruits et légumes (30,5 %), le goût (10,5 %), la méconnaissance sur la façon de les apprêter (8,1 %) et le manque de clarté sur les avantages pour la santé (6,3 %) sont aussi évoqués par les répondants.
Pour 74,6 % des Canadiens, c’est justement pour une question de santé que l’on mange des fruits et légumes. Or, bon nombre de répondants (63,4 %) sont inquiets de la présence possible et probable de pesticides sur certains de leurs fruits et légumes favoris sélectionnés en épicerie.
Jusqu’à 47,6 % des Canadiens achètent des fruits et légumes pour réduire les risques de cancer et 21,4 % songent plutôt aux propriétés bioactives de ces aliments.
«De nombreux fruits peuvent agir comme des produits bioactifs et peuvent réellement aider les Canadiens dans leur quête d’une meilleure qualité de vie. Notre enquête montre que les Canadiens n’en savent pas assez sur la façon dont les fruits et légumes peuvent servir de produits bioactifs», a indiqué le Dr Vasantha Rupasinghe, coauteur de l’étude et titulaire de la chaire Killam sur les aliments fonctionnels et nutraceutiques.
Les sites internet dédiés à la cuisine (39 %) sont la principale source influençant l’achat de fruits et légumes, devant les nutritionnistes (25,3 %), le Guide alimentaire canadien (20,8 %) et les livres de cuisine (20,2 %). Les diététiciens (14,7 %) et les médecins (14,5 %) sont considérés dans une moindre mesure.
«En général, les célébrités et les sites web sont assez populaires auprès des Canadiens qui cherchent de l’information, mais en ce qui concerne les fruits et légumes, les sources faisant autorité comme les nutritionnistes et notre guide alimentaire semblent être plus populaires», a indiqué le Dr Sylvain Charlebois, dans un communiqué.
La recherche est basée sur un sondage représentatif mené auprès de 10 006 Canadiens. Le coup de sonde a été réalisé durant l’été 2021 en collaboration avec Caddle. La marge d’erreur est de plus ou moins 1,3 %, 19 fois sur 20.