Moins de télétravail veut-il dire plus de performance?
Agence QMI
Les gouvernements et entreprises qui appuient sur l’accélérateur pour ramener plus souvent leurs employés au bureau devraient éviter de carrément mettre le pied au plancher s’ils souhaitent optimiser les performances.
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Le Journal révélait mardi que les fonctionnaires québécois risquent de devoir retourner dans les tours à bureaux trois jours par semaine dès le 26 janvier. L’État peut-il ainsi espérer une hausse de performance de ses employés?
Ça dépend, répond Annie Boilard, spécialiste en ressources humaines, au micro de Mario Dumont à QUB radio et télé, diffusée simultanément au 99,5 FM Montréal.
Selon elle, la littérature n’est pas unanime sur le sujet alors que des études démontrent une meilleure productivité en télétravail, mais d’autres affirment le contraire.
«Ce qui émane de tout ça, c’est que si vous avez un employé ou une équipe performante, elle sera performante en télétravail ou en présentiel. Et l’inverse est également vrai», note Mme Boilard.
• Sur le même sujet, écoutez cet épisode balado tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Ont-ils raison?
Est-il alors justifié pour les gouvernements de vouloir ramener les fonctionnaires au bureau davantage?
Annie Boilard explique que les employeurs, que ce soit l’État ou une entreprise privée, voient la situation à travers une lunette différente de celle des travailleurs. Alors que l’employé pense à sa liste des tâches à accomplir, le patron se doit de maintenir une vision plus large.
«L'employeur dit "oui, ton travail est de faire tes tâches, mais c'est aussi de contribuer à une équipe, c'est aussi de faire vivre une culture organisationnelle, ce sera aussi d'intégrer de nouvelles personnes en cours de route"», donne-t-elle à titre d’exemple.
À ses yeux, il faut éviter de tomber dans le «mur à mur» comme l'a récemment fait le gouvernement de l'Ontario et certaines grandes entreprises. Il serait plutôt préférable d'adopter une formule hybride qui permet d’accommoder en quelque sorte les employés pour qui le retour en présentiel peut être coûteux, que ce soit en argent ou en temps.
Écoutez l'intégralité des propos d'Annie Boilard dans la vidéo ci-dessus