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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Mission Artemis II: une simple grippe pourrait compromettre la mission de l’astronaute canadien Jeremy Hansen

La prévention est au cœur de l’entraînement des astronautes pour cette mission vers la Lune, mais un plan B peut s’imposer

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Photo portrait de Mathieu-Robert Sauvé

Mathieu-Robert Sauvé

2024-02-05T20:00:00Z
2024-02-05T20:03:32Z
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Il reste un an et demi avant le départ prévu de Jeremy Hansen pour la Lune et l’astronaute canadien se doit d’être vigilant s’il ne veut pas voir sa mission compromise au dernier moment par une simple grippe qui risquerait de le clouer au sol.

«Ce sont des choses qui peuvent arriver et je respecterai la décision de l’Agence spatiale», a expliqué en point de presse, lundi, celui qui attend son tour depuis 15 ans pour s’envoler dans l’espace.

«J’espère seulement que Jenni appréciera mon menu», a-t-il blagué en pointant sa remplaçante désignée, Jenni Gibbons, pour la mission Artemis II, seconde étape du programme spatial Artemis, dont l’objectif est de ramener des humains à la surface de la Lune.

Les astronautes canadiens de la mission Artemis II, Jeremy Hansen et Jenny Gibbons.
Les astronautes canadiens de la mission Artemis II, Jeremy Hansen et Jenny Gibbons. Photo Mathieu-Robert Sauvé

Première mission lunaire depuis le programme Apollo, en 1972, la mission Artemis II ne prévoit pas d’alunissage. Le vaisseau sera en orbite autour de la Lune et reviendra sur Terre après 10 jours. Elle devrait prendre son envol en septembre 2025. 

  • Écoutez l'entrevue avec le journaliste Mathieu Robert-Sauvé à l’émission de Richard Martineau via QUB :

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Hautement stratégique

En réalité, cette décision de clouer au sol un astronaute qui s’entraîne depuis plusieurs années pour une mission dans l’espace est hautement stratégique et «relève de la décision d’un conseil de plusieurs experts», a expliqué Annie Martin, qui s’occupe de la santé des astronautes canadiens.

Le menu prévu dans la fusée lunaire comprend du saumon fumé canadien.
Le menu prévu dans la fusée lunaire comprend du saumon fumé canadien. Photo Mathieu-Robert Sauvé

Même si ceux-ci sont sélectionnés en fonction de leur condition physique exceptionnelle et que les antécédents familiaux d’enjeux cardiaques ou autres sont tenus en compte, il peut arriver «qu’un simple virus comme ceux qui circulent en tout temps» compromette une mission.

Un accident de vélo à quelques semaines du grand départ pourrait aussi être un facteur menant au remplacement du pilote de chasse de l’armée de l’air canadienne qui a été sélectionné pour le programme d’astronaute en 2009. 

«Avec un bras ou une jambe fracturée, il serait très difficile pour l’astronaute de prendre place dans l’espace confiné de la fusée Orion», ajoute Mme Martin.

On prend soin des astronautes dans une salle médicale de l'Agence spatiale canadienne à Saint-Hubert le 5 février 2024 en présence des astronautes canadiens Jeremy Hansen et Jenni Gibbons (à gauche). Crédit Mathieu-Robert Sauvé
On prend soin des astronautes dans une salle médicale de l'Agence spatiale canadienne à Saint-Hubert le 5 février 2024 en présence des astronautes canadiens Jeremy Hansen et Jenni Gibbons (à gauche). Crédit Mathieu-Robert Sauvé Photo Mathieu-Robert Sauvé
Gare à l’appendicite

L’équipe d’experts de l’agence canadienne, qui compte deux médecins, travaille en collaboration avec leurs homologues de la NASA qui voient à diminuer les risques. Même si l’accent est mis sur la prévention et qu’un maximum de précautions est pris pour prévenir les problèmes de santé, certaines pathologies sont presque impossibles à prévoir. 

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La nourriture que consommeront les astronautes sur la fusée Orion contient très peu d'eau.
La nourriture que consommeront les astronautes sur la fusée Orion contient très peu d'eau. Photo Mathieu-Robert Sauvé

«Une simple appendicite peut causer des problèmes en microgravité», mentionne Mme Martin. 

Des technologies de télémédecine sont d’ailleurs utilisées dans les récentes missions spatiales afin de surveiller à distance les conditions médicales des astronautes. «Ce sont des connaissances que nous pouvons ensuite utiliser sur Terre auprès de populations isolées et communautés autochtones», a expliqué M. Hansen dans la «base lunaire» de l’Agence spatiale, un laboratoire qui pourrait ressembler à la station permanente sur la Lune.

Artémis en résumé:

Lancé en 2019 par le président américain Donald Trump, le programme Artemis veut établir une station permanente sur la Lune, première étape vers la conquête de la planète Mars. Malgré des problèmes de financement, le programme a été maintenu par son successeur, Joe Biden, en février 2021. 

La mission d’une durée de 10 jours doit être suivie d’Artemis III, dont l’objectif sera de déposer deux astronautes à la surface de la Lune en 2026. Le séjour des astronautes dans l’espace totalisera 25 jours.

La première étape du programme Artemis, consistant à envoyer autour de la Lune un vaisseau non habité, a été complétée avec succès le 11 décembre 2022 après que le vaisseau eut parcouru plus de 2,1 millions de kilomètres.

Des biscuits à l'érable figurent dans le menu de la mission Artemis II.
Des biscuits à l'érable figurent dans le menu de la mission Artemis II. Mathieu-Robert Sauvé

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