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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

«Mission accomplie» pour le pape, selon des experts

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Agence QMI

2022-07-26T19:52:49Z
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Le pape François a frappé un grand coup depuis son arrivée au Canada pour se réconcilier avec les peuples autochtones, selon des experts.

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«On peut dire mission accomplie, a indiqué le théologien Luc Phaneuf à TVA Nouvelles. [...] Sur le plan symbolique, c’est extrêmement chargé. Ce qui m’a touché, c’est lorsque j’ai vu la photo du pape qui embrasse la main d’une représentante autochtone. C’est du François tout craché. C’est un acte d’humilité.»

«Lorsqu’il dit qu’il est profondément affligé et honteux de ces actes qui ont été commis par certains membres de l’Église, on voit que les bottines suivent les babines», a-t-il ajouté.

Le pape n’a pas hésité à porter une coiffe cérémonielle autochtone, lundi, alors qu’il visitait le site de l’ancien pensionnat de Maskwacis, à une heure au sud d’Edmonton. Le théologien a qualifié «d’extraordinaire» cette décision.

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«Dans les milieux traditionalistes de l’Église, ça va faire beaucoup réagir, a noté Luc Phaneuf. C’est un inversement total [...]. Dans l’histoire, il y avait quand même ce désir d’effacer leur culture et tout ce qui n’était pas compatible avec le dogme catholique. Le fait de voir un pape porter une coiffe amérindienne, c’est un geste extrêmement fort.»

De son côté, le spécialiste des religions, Alain Pronkin, a lui aussi apprécié ce qu’il a vu lors de cette rencontre.

«L’explication du chef, lorsqu’il lui a remis la coiffe cérémonielle, c’est de dire “on vous adopte dans notre communauté”. C’est un signe de respect. On semble satisfait des excuses», a-t-il souligné.

Selon M. Pronkin, la visite papale pourrait ouvrir la porte à une série d’actions pour faire la lumière sur le passé.

«Le premier pas qu’il a fait est important, mais c’est surtout ce qu’il a ajouté en mentionnant qu’il faut faire la lumière sur le passé. C’est lourd de conséquences», a-t-il dit.

«Quel sera son discours, lorsqu’il va rencontrer les évêques au Québec? s’est questionné Alain Pronkin. Quelles seront ses directives? Ça va être à surveiller.»

Pour l’ancienne ambassadrice du Canada au Vatican, Anne Leahy, il est difficile de juger les excuses du pape pour le moment.

«Tous les gestes comptent, non seulement les paroles. Je crois qu’il va falloir attendre l’ensemble de la visite pour pouvoir porter un jugement sur les progrès qui auront été faits parce que c’est un processus», a-t-elle expliqué sur les ondes de LCN.

Anne Leahy a également rappelé «l’intérêt particulier» du pape pour les droits des peuples autochtones. Évoquant le synode qu’il a fait en 2020 en Amazonie, elle espère que le chef de l’Église catholique appliquera ces propos à l’ensemble des peuples autochtones, incluant ceux en Amérique du Nord.

«C’est clair que c’est mitigé comme réactions. Les attentes sont très fortes et elles varient aussi. J’espère [...] qu’il y aura d’autres éléments qui seront ajoutés d’ici à vendredi», a-t-elle mentionné.

Selon Mme Leahy, il faudra aussi surveiller si le pape François «va parler au nom de l’Église, comme institution», afin que les excuses ne viennent pas seulement de lui.

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