Mission à l'étranger: Marchand prudent quant à une mise en service progressive du tramway


Taïeb Moalla
PARIS | Il est « beaucoup trop tôt » pour étudier l’hypothèse d’une mise en service progressive, tronçon par tronçon, du tramway. Il faut d’abord choisir un consortium pour réaliser le mégaprojet puis entamer des « négociations », a affirmé le maire de Québec.
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C’est ce que Bruno Marchand a soutenu, cet après-midi, depuis Paris, au démarrage d’une mission qui le conduira de Paris à Tunis en passant par Le Havre.
Le maire de Québec réagissait à un reportage publié dans l’édition d'aujourd'hui du Journal. Un gestionnaire du tramway du Havre s’inquiétait de la durée de cinq ans des travaux à Québec et suggérait une mise en service par tronçons.
La Ville de Québec risque de perdre de nombreux usagers du transport en commun à cause du long chantier de cinq ans pour construire le tramway.
« Présentement, l’enjeu est de choisir le consortium quand les consortiums auront déposé leurs offres. On va voir ce qu’ils nous proposent. Eux autres vont statuer sur quel temps ils ont besoin et quel est leur calendrier de travaux », a laissé tomber M. Marchand.

Des discussions vont suivre
Pour le moment, la demande de la Ville demeure que l’ensemble du trajet de 19,3 km soit inauguré en entier, soit à la fin de l’été 2028. « C’est ce qui est dans le cahier de références. Maintenant, il y a des discussions qui peuvent s’en suivre », a-t-il ajouté.
Chose certaine, aux yeux du maire, il ne faut pas que cette hypothèse soit une façon de retarder l’échéancier actuel. « Ça ne pourrait pas être, par contre : “On va juste en faire une petite partie pour 2028 et on va finir le tout en 2030, 2032, 2034, par exemple, parce qu’on va y aller tellement graduellement”. On n’aurait pas plus gagné si on allait vers ça », a-t-il prévenu.

Tout en laissant la porte ouverte, M. Marchand a par ailleurs suggéré qu’une entrée en service graduelle poserait d’importants défis techniques et logistiques.
Il a également promis que le service de bus sera bonifié pendant les travaux des cinq prochaines années pour éviter la désaffection des usagers du transport en commun et pour « mitiger les effets » sur les citoyens de tous les secteurs de la ville. Le maire a notamment parlé de « trajets réservés, de voies dédiées et de pistes cyclables » comme autant de moyens pour satisfaire les différents usagers de la route.
Pas une fatalité
De façon plus générale, Bruno Marchand indique que le regard sur les travaux des prochaines années doit être changé. « On ne doit pas voir les travaux comme une fatalité, puis [que] les gens seront contents dans cinq ans. C’est une façon qui m’écœure de traiter les citoyens », a-t-il laissé tomber.

D’après lui, la discussion devrait plutôt porter sur la mitigation des effets et sur l’augmentation de la desserte d’autobus durant les travaux. « Il faut avoir une vue complète de l’ensemble de l’œuvre et qu’on ne diminue pas la capacité de déplacer les gens pendant cinq ans. »
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