Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Santé

Miracle à l’hôpital: la petite Leyla survit 34 minutes sans pouls et s’en sort sans séquelles

Les médecins devaient aussi sauver sa maman qui se vidait de son sang au même moment

Partager
Photo portrait de Hugo Duchaine

Hugo Duchaine

2025-08-19T04:00:00Z
2025-08-19T05:35:39Z
Partager

La naissance de la petite Leyla est digne d’un film de Hollywood. Premier bébé de l’année à l’hôpital, elle est née sans pouls et a dû être réanimée pendant 34 minutes. Mais comme dans les meilleurs films, l’histoire finit bien.

« Aujourd’hui, on a un bébé en santé avec aucune séquelle. C’est vraiment un miracle! » se réjouit le papa de Leyla, Maximilien Britten, âgé de 38 ans.

Sa fille est née lors d’une césarienne d’urgence le 2 janvier dernier à l’Hôpital de Sainte-Agathe-des-Monts, blanche comme un drap avec les mains et les pieds mauves.

Immédiatement, le bébé a été intubé et a reçu des transfusions sanguines pendant que des médecins et infirmières pratiquaient sans relâche des manœuvres de réanimation.

La petite Leyla lors de son hospitalisation à l’Hôpital de Montréal pour enfants.
La petite Leyla lors de son hospitalisation à l’Hôpital de Montréal pour enfants. PHOTO FOURNIE PAR LA FONDATION DU CHILDREN

Il a fallu 34 minutes avant que le cœur batte enfin. « C’était le moment le plus intense de ma vie », souffle le nouveau papa en étouffant un sanglot.

Car en même temps, sa conjointe, Mylène Terreault-Vincent, perdait aussi quatre litres de sang. Juste comme le nouveau-né partait d’urgence à Montréal, sa maman rentrait aux soins intensifs en luttant pour sa vie.

Publicité

C’était la première naissance de l’année 2025 à cet hôpital des Laurentides. « Tout un bébé de l’année! » lance le papa.

Placenta trop bas

Le placenta, qui était descendu trop près du col de l’utérus, a entraîné tous les problèmes.

Mme Terreault-Vincent était suivie pour des saignements tout au long de sa grossesse, jusqu’à ce qu’une césarienne s’impose, près d’un mois plus tôt que prévu dans des conditions difficiles.

À l’accouchement, le placenta s’est déchiré, vidant maman et bébé de leur sang.

M. Britten a été témoin de tout un travail d'équipe des soignants pour sauver sa fille et sa conjointe. « C’était presque beau à voir », se souvient-il. « Ce sont des héros », renchérit Mylène Terreault-Vincent, pour qui l’événement reste flou huit mois plus tard.

En hypothermie

Une fois réanimée, Leyla devait être transférée d’urgence à l’Hôpital de Montréal pour enfants afin de limiter les dégâts du manque d’oxygène sur son cerveau.

Elle a été placée en hypothermie thérapeutique pour protéger ses organes vitaux.

Leyla était branchée sur plus de fils que son père pouvait compter et celui-ci angoissait sur l’avenir qui serait réservé à son premier enfant.

Ce n’est qu’après quatre jours d’hospitalisation qu’il a poussé un premier soupir de soulagement.

Sa fille a finalement ouvert les yeux quand sa mère, alors transférée à Montréal elle aussi, lui a parlé pour la première fois.

Mylene Terreault-Vincent qui lit un livre à sa fille, Leyla, lors de son hospitalisation à l’Hôpital de Montréal pour enfants.
Mylene Terreault-Vincent qui lit un livre à sa fille, Leyla, lors de son hospitalisation à l’Hôpital de Montréal pour enfants. PHOTO FOURNIE PAR LA FAMILLE

« J’ai encore de la misère à y croire moi-même », dit-il.

Publicité

Aujourd’hui, toute la famille se porte bien et contre toute attente, Leyla n’a aucune séquelle.

Le témoignage de la famille fera partie du Radiothon pour la santé des enfants de la Fondation de l’Hôpital de Montréal pour enfants, jeudi prochain.

Une enfant « incroyable » qui épate ses médecins

Les progrès rapides de la petite Leyla soulagent aussi ses médecins, épatés par la résilience de la petite, née en plein « scénario catastrophe ».

« Elle est incroyable cet enfant », déclare le pédiatre Antoine Glorion, de Sainte-Agathe-des-Monts.

Il n’oubliera pas de sitôt le « scénario catastrophe » de sa naissance, où il s’est retrouvé à pomper la poitrine de la nouveau-née pendant 34 minutes tandis qu’une autre équipe tentait à son tour de sauver la maman.

Il estime avoir poursuivi les manœuvres aussi longtemps parce que l’enfant avait surtout besoin de sang et que les transfusions se déroulaient au même moment.

« C'est rare »

« C’est rare un dénouement aussi positif, sans complications, pour une réanimation aussi longue », renchérit la Dre Elizabeth Hailu, néonatalogiste à l’Hôpital de Montréal pour enfants.

Elle salue les excellents soins qu'a reçus Leyla dans les Laurentides avant qu'elle arrive à son chevet.

À son arrivée, Leyla avait encore de la difficulté à respirer et l’équipe médicale devait tout faire pour minimiser les dommages de son asphyxie à la naissance.

Elle a notamment été couchée sur un matelas refroidissant afin de placer son corps en hypothermie. La procédure doit normalement durer 72 heures, mais la médecin a dû l’interrompre plus tôt puisque les poumons de Leyla décompensaient.

« Nous avions tout fait ce qu’on pouvait à ce moment-là », dit-elle, alors que sa minuscule patiente a défié tous les pronostics.

Déjà à huit mois, elle a eu congé de neurologie, puisque tout va bien. 

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité