Mike Matheson plaide pour le contrôle des émotions


Benoît Rioux
Comme un vieux sage, le vétéran défenseur Mike Matheson avait un conseil tout simple pour ses jeunes coéquipiers du Canadien de Montréal avant même la présentation du premier match de la série contre les Capitals, lundi soir, à Washington.
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«Si tu perds le premier match, ça ne veut pas dire que c’est fini et si tu gagnes, il n’y a rien d’acquis non plus, formulait-il, dimanche, après l’entraînement tenu à Brossard. Les hauts donnent l’impression d’être plus haut qu’à la normale et c’est la même chose pour les bas. C’est important de rester constant dans ses émotions.»
À 31 ans, Matheson se souvenait du souffle de ses propres débuts dans les éliminatoires de la Ligue nationale de hockey, en 2016, dans l’uniforme des Panthers de la Floride. Le défenseur avait alors été propulsé dans les séries alors qu’il n’avait que trois matchs de saison régulière derrière la cravate.
Cette année-là, les Panthers avaient affronté les Islanders de New York au premier tour. Après une défaite de 5 à 4 du club floridien devant ses partisans, Matheson avait été inséré dans la formation des Panthers pour la deuxième partie. Grâce principalement au brio du gardien Roberto Luongo, Matheson et ses coéquipiers l’avaient emporté.
«J’essayais de faire de mon mieux», se souvient le défenseur québécois, qui avait passé la majeure partie de la saison avec les Pirates de Portland, dans la Ligue américaine.
Une motivation de plus
L’histoire veut que les Panthers aient ensuite perdu trois matchs en prolongation contre les Islanders et leur parcours s’arrêtait abruptement après six parties. Matheson a participé à nouveau aux séries avec les Panthers en 2020, avant de faire de même avec les Penguins de Pittsburgh lors des deux années suivantes.
Échangé à Montréal en juillet 2022, le Québécois prend ainsi part aux éliminatoires pour la première fois dans l’uniforme du Canadien. En saison régulière, Matheson a été le joueur le plus utilisé par le Tricolore avec une moyenne de plus de 25 minutes par match, ayant récolté au passage 31 points.
À la ligne bleue, ils sont d’ailleurs trois Québécois à participer aux séries pour la première fois avec le Canadien: Matheson, Alexandre Carrier et David Savard. Pour Savard, il s’agira de l’unique expérience de la sorte avec le CH en éliminatoires, lui qui a déjà annoncé qu’il allait accrocher ses patins au terme de la présente saison.

«On voulait rentrer en séries pour l’équipe, mais aussi pour lui, a fait savoir Carrier, à propos de Savard. Évidemment, on veut tous se rendre le plus loin possible, mais la présence de David et le fait qu’il va prendre sa retraite, ça ajoute une petite motivation de plus. On veut qu’il soit fier et heureux après les séries.»
«C’est un gars qui a eu un impact direct sur moi dès mon arrivée, a par ailleurs souligné Carrier. Il m’a accueilli les bras ouverts et c’est facile de parler avec lui. Il rend tout le monde à l’aise dans un groupe.»
Le coéquipier par excellence
Matheson a également été élogieux à l’endroit de Savard.
«Si tu demandais à tous les gars dans le vestiaire d’identifier leur coéquipier préféré, je pense que la plupart des joueurs répondraient “David Savard”, a avancé Matheson. C’est un gars drôle, mais aussi sérieux quand c’est le moment d’être sérieux. Il sait aussi calmer le vestiaire quand on en a besoin.»
Tôt ou tard, Savard risque très bien de devoir calmer le vestiaire, à différentes occasions, durant cette série de première ronde contre les Capitals.