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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Mikaël Kingsbury, double champion du monde incontesté

Pour une troisième édition consécutive, le Québécois domine les Mondiaux, autant en simple qu’en parallèle

Mikaël Kingsbury pose avec ses deux médailles d'or remportées aux Mondiaux de Bakuriani, en Géorgie, ce week-end.
Mikaël Kingsbury pose avec ses deux médailles d'or remportées aux Mondiaux de Bakuriani, en Géorgie, ce week-end. Photo Miha Matavz / FIS
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Photo portrait de Benoît Rioux

Benoît Rioux

2023-02-26T11:39:10Z
2023-02-27T03:43:44Z
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Même les plus grands champions ont parfois besoin d’une dose supplémentaire de motivation pour accomplir leurs exploits. 

• À lire aussi: Le corps et la tête d’un champion

Mikaël Kingsbury ressentait la fatigue, dimanche matin en Géorgie, en se réveillant pour une première fois dans le corps d’un septuple champion du monde.

«J’ai pensé à Lewis Hamilton, je suis un fan de Formule 1 et de la série [documentaire] Drive to Survive. Je me suis dit que j’avais une chance de le dépasser en allant chercher un huitième titre mondial dans ma discipline», a raconté Kingsbury, dimanche, une fois son triomphe en poche à l’épreuve des bosses en parallèle aux Championnats du monde de ski acrobatique.

Déjà, samedi, il avait tout donné sur la piste de Bakuriani pour remporter l’épreuve en simple. Son objectif demeurait toutefois de signer le doublé pour une troisième édition consécutive des Mondiaux. Et il y est parvenu, après avoir fait le coup une première fois en 2019, en Utah, puis en 2021, au Kazakhstan.

  • Écoutez le segment sportif de Jean-François Baril diffusée chaque jour en direct 6 h 43 via QUB radio :

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Douce revanche face à Wallberg

Encore dimanche matin, un message de son préparateur mental Jean-François Ménard lui avait donné un autre souffle: «si tu gagnes aujourd’hui, tu vas pouvoir viser la dizaine aux Mondiaux en 2025», pouvait-on lire.

Non sans devoir effectuer un arrêt aux puits pour reprendre des forces durant la compétition, juste avant d’affronter son compatriote Elliot Vaillancourt en seizièmes de finale, Kinsgbury a filé tout droit vers la victoire pendant la journée. L'athlète de Deux-Montagnes a dû vaincre, au passage, l’excellent Français Benjamin Cavet lors des quarts de finale, puis le Kazakh Pavel Kolmakov – par un pointage de 18 à 17 – en demi-finale. Ultimement, Kingsbury s’est imposé de justesse en finale (19-16) contre le rapide Suédois Walter Wallberg, prenant ainsi une certaine revanche sur celui qui avait raflé l’or olympique, à Pékin, en 2022.

«De gagner contre le gars qui m’a battu aux derniers Jeux olympiques, c’était le meilleur des scénarios», a convenu Kingsbury.

Samedi, le Québécois avait remporté le simple avec un pointage de 89,82 en super finale, devant l’Australien Matt Graham (88,90) et Wallberg (88,52).

«Créer ma propre histoire»

C’est maintenant l’évidence: avec huit titres mondiaux, Kingsbury est incontestablement le plus grand champion de l’histoire du ski acrobatique. Son surnom, le «king des bosses», ne s’effritera jamais! Il reste maintenant à savoir si l'athlète sera considéré pour le titre de plus grand sportif dans l’histoire du Québec, voire du Canada, toutes disciplines confondues.

«J’essaie de faire mon propre chemin et de créer ma propre histoire, a commenté modestement Kingsbury. Maintenant, j’ai hâte de revenir au Québec et de prendre une petite coupe de champagne!»

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À 30 ans, le Québécois carbure au fait de marquer l’histoire de son sport, avec statistiques à l’appui. Il est maintenant question de 78 victoires en Coupe du monde, 23 globes de cristal, trois médailles olympiques et... un titre mondial de plus que le pilote de F1 Lewis Hamilton. 

Kingsbury devrait avoir l’occasion d’entretenir sa légende dans les prochaines années. Les prochains Championnats du monde sont notamment prévus en Suisse en 2025, un an avant les Jeux olympiques d’hiver, à Milan et Cortina d’Ampezzo, en Italie. À propos des JO de 2026, ils compteront désormais les deux épreuves, en simple et en parallèle, pour les bosseurs, ce qui n’était pas le cas lors des éditions précédentes.

SA CARRIÈRE EN CHIFFRES

8 titres de champion du monde (quatre en simple, quatre en parallèle)

3 médailles olympiques une d’or (2018), deux d’argent (2014, 2022)

23 Globes de cristal

78 victoires en Coupe du monde

UN HABITUÉ DU PODIUM AUX CHAMPIONNATS MONDIAUX

ANNÉE EN SIMPLE EN PARALLÈLE
2011 Bronze Argent
2013 Or Argent
2015 Argent Or
2017 Bronze ronde des 16
2019 Or Or
2021 Or Or
2023 Or Or


  • Mikaël Kingsbury en était à ses septièmes Mondiaux de ski acrobatique. Il cumule désormais 13 podiums sur 14. Quatre médailles d'or, une d'argent et deux de bronze en simple, ayant triomphé pour la première fois en 2013 en Norvège – devant Alexandre Bilodeau – alors qu’il n’avait que 20 ans. Ses résultats en parallèle: quatre fois l’or et deux fois l'argent... Une seule fois, Kingsbury a été écarté du podium aux Championnats du monde, soit en bosses en parallèle. C’était en Espagne en 2017. Il faut toutefois rappeler que le Québécois avait été confronté prématurément, dès la ronde des 16, au Japonais Ikuma Horishima, éventuel vainqueur.
  • Que Mikaël Kingsbury peut-il encore accomplir dans le monde du ski acrobatique? En répondant à cette question d’une collègue, le principal intéressé a fait allusion à un autre grand champion: le quart-arrière Tom Brady, sept fois vainqueur du Super Bowl. «Tom Brady continuait malgré ses bagues. C’est comme ça... J’ai encore autant de plaisir que lorsque j’ai commencé.»
  • Chez les femmes, la Française Perrine Laffont a aussi marqué l’histoire du ski acrobatique au cours du week-end, en Géorgie. Elle est devenue championne du monde de l’épreuve des bosses en parallèle, dimanche, après avoir aussi triomphé la veille. Ce doublé lui a permis de totaliser cinq titres mondiaux pour devancer la Canadienne Jennifer Heil, couronnée une fois en simple (2011) et à trois reprises en parallèle (2005, 2007 et 2011).
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