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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Migration: des Ontariens trouvent l’herbe plus verte chez nous

Plus d’entre eux ont déménagé au Québec que l’inverse l’année dernière

Olivia Andrade, 23 ans, s’est installée à Montréal l’an dernier.
Olivia Andrade, 23 ans, s’est installée à Montréal l’an dernier. Photo Instagram fashionbylivandrade
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Photo portrait de Camille Payant

Camille Payant

2022-04-29T04:00:00Z
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Si plus d’Ontariens ont décidé de s’installer au Québec que le contraire en 2021, c’est en partie en raison du plus faible coût de la vie et du prix plus abordable des résidences.

« Déménager à Montréal a été une bénédiction pour moi », raconte Olivia Andrade.

À l’instar de 19 493 autres Ontariens qui ont quitté leur province, la jeune femme de 23 ans est partie de son domicile familial de Toronto, l’an dernier, pour s’installer dans la métropole québécoise.

Pour la première fois dans l’histoire récente, davantage d’Ontariens ont choisi de traverser la rivière des Outaouais et de s’installer au Québec que de Québécois optant pour le chemin inverse.

En tout, 787 Ontariens de plus se sont installés au Québec, selon Statistique Canada. 

« Je n’ai jamais eu l’impression que Toronto allait être ma maison pour toujours, j’ai toujours voulu en sortir », précise l’artiste originaire de la Nouvelle-Zélande, qui est arrivée dans la Ville Reine à trois ans.

Moins cher ici

L’une des raisons incitant les Ontariens à s’installer dans la Belle Province serait l’abordabilité de la vie, croit Marc Desormeaux, économiste à la Banque Scotia.

Cela inclut notamment le prix des logements, qui sont moins chers au Québec. Un loyer à Montréal coûte environ 50 % moins cher qu’à Toronto et 10 % moins cher qu’à Ottawa.

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Gatineau 

Selon le démographe Marc Termote, une part non négligeable de l’émigration de l’Ontario vers le Québec est en réalité due à l’étalement urbain autour d’Ottawa.

« Plusieurs résidents d’Ottawa choisissent de s’établir en banlieue d’Ottawa, plus particulièrement dans la région de Gatineau, pour y bénéficier [entre autres] d’un coût du logement plus favorable », dit le professeur à l’Université de Montréal. 

« Beaucoup de gens viennent de l’Ontario et vont sauver 100 000, 200 000 ou 300 000 $, dépendamment du type de maison », souligne le courtier immobilier Stephan Casselman, qui est basé à Gatineau. 

Télétravail 

Selon Statistique Canada, 4 % des employés toujours en télétravail dans le futur le seront à partir d’une autre province que celle de leur employeur. 

Allison Pearce, de London, souhaitait s’établir à Montréal depuis quelques années déjà, mais la pandémie l’a poussée à suivre son rêve. 

« Cela a remis de l’ordre dans ma vie : j’ai vécu une rupture, j’ai commencé à travailler de la maison », dit la coordonnatrice de projets dans une entreprise de recherche clinique. 

La femme de 27 ans s’installera sous peu dans la métropole et pourra conserver son poste, comme son employeur permet le télétravail à temps plein.

« Le télétravail pourrait encore encourager des gens qui voudraient travailler à partir du Québec et qui n’étaient pas capables de le faire avant la pandémie », confirme Marc Desormeaux, l’auteur d’une étude récente sur la migration interprovinciale au départ de l’Ontario.

Toutefois, selon lui, « on a vu le pic de la migration au Québec de l’Ontario ».

Encore aujourd’hui, moins de gens déménagent de l’Ontario vers le Québec que les autres provinces, qui obtiennent presque toutes un solde migratoire positif par rapport à l’Ontario.

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