Microplastique: faut-il vraiment remplacer ses planches à découper?

Agence QMI
De plus en plus d’études entourant le microplastique ont commencé à mettre en lumière ses effets néfastes sur l’environnement et sur le corps, forçant plusieurs à réévaluer certains aspects de leur vie, comme leurs outils de cuisine.
Parmi eux, les planches à découper en plastique ont rapidement été pointées du doigt comme une source directe de la présence de ces particules dans l’alimentation, alors qu’elles libèrent de minuscules morceaux invisibles à l’œil nu lorsqu’on les utilise pour couper des aliments, selon NBC Select.
Mais faut-il se débarrasser de ses planches en plastique sur-le-champ? Le média américain s’est entretenu avec des experts en génie environnemental et en génie chimique pour connaître l’ampleur des conséquences sur la santé.
Selon une étude publiée en 2023, une personne ingérerait jusqu’à 50,7 g de microplastiques par année, c’est-à-dire des particules d’un diamètre de 1 à 5 mm, par l’utilisation de planches à découper en plastique, a relevé le média américain.
Si cela «peut sembler être une quantité énorme», il ne s’agirait que d’une infime fraction comparativement aux «autres sources de microplastiques auxquelles vous êtes exposé», a relevé Hoaran Wei, professeur adjoint au département de génie civil et environnemental de l’Université du Wisconsin-Madison, à NBC Select.
«L’étude n’a également révélé aucun effet toxique [des planches à découper en plastique], ce qui est un bon signe et indique qu’il s’agit d’un procédé sûr», a-t-il souligné au média américain.
Ainsi, cette quantité ne serait pas suffisante pour poser des risques pour la santé, a-t-il poursuivi, appuyé par Dr Manish Shetty, professeur adjoint de génie chimique à l’Université Texas A&M, qui soutient cependant que plus d’études seront nécessaires pour faire des évaluations plus définitives.
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D’autres options
En attendant, les personnes souhaitant éviter tout risque devraient considérer trois aspects essentiels lors de l’achat de leur prochaine planche à découper: le matériau utilisé, l’entretien nécessaire et la durabilité du produit.
Par exemple, une planche de bois aura l’avantage d’être sans danger d’un point de vue alimentaire, d’être douce pour les couteaux et de posséder des propriétés antibactériennes qui empêchent les bactéries de proliférer, mais devront être lavées à la main et sans désinfectants chimiques.
Les planches en verre, en pierre ou en acier inoxydable ne sont pas recommandées puisqu’elles peuvent endommager la lame des couteaux, selon Tracy Zimmermann, professeure adjointe en gestion hôtelière au New York City College of Technology.
À l’inverse, celles en caoutchouc, en silicone ou en composite tendent à être douces sur la lame et sécuritaires pour la santé, mais doivent être jetées dès l’apparition d’une odeur persistante ou de taches permanentes, peut-on lire.
Dans tous les cas, «si vous utilisez une planche à découper depuis un certain temps et qu’elle commence à présenter des entailles et des coupures, pensez à la remplacer» pour éviter la prolifération de bactéries et les risques de contamination croisée, a souligné Patrick Guzzle, vice-président des sciences alimentaires de la National Restaurant Association, à NBC Select.