Mickaël Gouin révèle pourquoi son expérience à SNL Québec a été très intense
Nathalie Slight
S’il s’est démarqué en début de carrière avec des rôles comiques, le drame lui va à merveille. La preuve: dans la deuxième saison de Bête noire, il incarne un père de famille récemment séparé qui apprend avec horreur que son ex-femme a empoisonné leurs deux enfants. Zoom sur la carrière de Mickaël Gouin.
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Mikaël, quel a été ton premier rôle au petit écran?
En sortant de l’École nationale de théâtre, j’ai joué dans deux séries à sketchs: Nous avons les images, un concept d’émission créé par l’humoriste Anthony Kavanagh, puis MDR — pour «mort de rire» —, une émission destinée aux adolescents sur la chaîne Vrak. Les autres comédiens et moi avions comme mission de faire rire les jeunes sur le plateau avec différents sketchs... alors que nous avions souvent nous-mêmes le fou rire! (rires)
Tu étais aussi de SNL Québec, l’adaptation québécoise de l’émission américaine Saturday Night Live!
Comme j’avais un conflit d’horaire lors de mon premier jour de tournage, la production m’a permis d’enregistrer ma partie d’avance pendant la répétition devant public, à 17 h. Ensuite, une voiture m’attendait à l’extérieur du studio pour m’amener à l’aéroport, où j’ai pris un jet privé pour me rendre à Ottawa, parce que je devais être sur la scène du Centre national des arts à 19 h. Assez intense comme première expérience à SNL Québec! (rires)
En 2014, tu as aussi participé à une autre série marquante: Mon ex à moi. Quels souvenirs en conserves-tu?
J’ai eu l’occasion de donner la réplique à deux amies, Sophie Desmarais et Mylène St-Sauveur. Dans la deuxième saison, Mylène et moi avions environ 25 scènes comprenant des actes sexuels, ce qui est énorme pour une série télé!
Est-ce plus facile lorsque tu connais la comédienne avec qui tu joues?
Je crois que oui, parce qu’il n’y a pas de barrière émotive. On se connaît déjà, on se fait confiance, on sait qu’il n’y a pas d’ambiguïté entre nous, alors on plonge sans gêne, sans retenue.
La scène finale de Mon ex à moi était épique!
Oui. Depuis la première saison, le public espérait qu’Amélie (Sophie Desmarais) assume enfin son amour pour son meilleur ami, Mathieu, que j’incarnais. Et c’est ce qui est arrivé lors de la finale, au grand plaisir des téléspectateurs. Je me suis fait beaucoup parler de cette série, et particulièrement de la finale, qui était romantique à souhait, puisque ça se terminait sur ce baiser tant attendu.
Puis tu t’es retrouvé au centre d’un autre triangle amoureux dans Hubert et Fanny!
On m’avait présenté Guillaume comme le gars parfait: intelligent, beau bonhomme, en forme et qui désire fonder une famille avec Fanny (Mylène St-Sauveur). On comprenait donc pourquoi cette dernière était tiraillée entre mon personnage et le mystérieux et séduisant tatoueur Hubert (Thomas Beaudoin). Ce que j’ai apprécié de cette série, c’est que l’auteur Richard Blaimert montrait, à travers Guillaume, la peine d’amour au masculin, ce qu’on voit rarement dans une série télé.
Dans quelle émission aurais-tu aimé jouer plus longtemps?
Camping de l’ours! Lorsqu’on a commencé cette émission, on nous disait que Camping de l’ours était le nouveau Dans une galaxie près de chez vous, une émission jeunesse qui m’a justement donné envie d’exercer le métier de comédien. Le public était au rendez-vous, les jeunes nous arrêtaient dans la rue pour nous parler de l’émission. Il s’agit de l’une de mes plus belles expériences de tournage à vie! Mon seul regret, c’est que l’émission a pris fin après seulement une saison, lorsque la chaîne Vrak a cessé de produire des émissions jeunesse.
Tu as incarné Max dans Escouade 99. Raconte-nous une scène marquante dans le rôle de ce policier.
La première qui me vient en tête, c’est une scène dans le Vieux-Québec tournée de nuit, durant le confinement. C’était vraiment étrange comme feeling, on avait l’impression d’être seuls au monde! En plus, la scène consistait à se lancer du poivre de cayenne au visage. Rassurezvous, ce n’était que de l’eau, mais il fallait hurler comme si c’était la fin du monde! Guy (Jodoin) et moi, on se trouvait vraiment chanceux de vivre quelque chose d’aussi fou ensemble!
En ce moment, on peut te voir dans la deuxième saison de Bête noire, qui aborde un sujet plutôt délicat: l’infanticide.
Effectivement. J’incarne un père de famille récemment séparé. Sa vie bascule lorsqu’il apprend que son ex-femme a empoisonné leurs deux enfants, âgés de sept et quatre ans. La plus âgée survit, mais le jeune garçon meurt. Mon personnage doit donc accompagner sa fille toujours en vie, et en même temps vivre le deuil de son plus jeune. Moi qui suis maintenant papa, j’ai su immédiatement, viscéralement même, en lisant les scènes, ce que ressentait ce père après avoir perdu son enfant.
Parallèlement à ce tournage, tu incarnais un homme qui martyrise des chiens dans À coeur battant.
Dites-vous que même si ces scènes sont pénibles à regarder, elles sont agréables à jouer, parce que c’est ce qu’on veut en tant qu’acteur: explorer différentes émotions, aussi lourdes soient-elles. Le métier de comédien consiste à divertir, mais aussi à faire réfléchir sur des enjeux de société, comme dans Bête noire et À coeur battant.
