Le Mexique répliquera aux tarifs «injustifiés» de Trump
AFP
La présidente de gauche nationaliste du Mexique Claudia Sheinbaum a annoncé mardi des représailles «douanières et non-douanières», qu’elle détaillera dimanche en public, à la décision de Donald Trump de taxer à 25% les importations mexicaines aux États-Unis.
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«Il n’y a pas de motif, de raison, ni de justification à l’appui de cette décision qui affectera nos peuples et nos nations», a-t-elle déclaré, quelques heures après l’entrée en vigueur des menaces protectionnistes du président américain contre le Mexique, le Canada et la Chine.
La taxation à 25% des importations en provenance du Mexique, premier partenaire mondial des États-Unis, est une décision «offensante, diffamatoire et sans fondement», a ajouté Mme Sheinbaum, dont une partie du gouvernement a négocié la semaine dernière à Washington avec l’administration Trump.
«Cette semaine, nous avons prévu un appel téléphonique avec le président Trump (...) probablement jeudi», a déclaré la présidente.
Mme Sheinbaum précisera la réponse du Mexique dimanche lors d’une réunion publique sur la place centrale du Zocalo à Mexico, lieu mythique des grands rassemblements populaires où le pouvoir de gauche rassemble régulièrement des dizaines de milliers de partisans.
La présidente la mieux élue de l’histoire est particulièrement populaire dans son pays.
«Il ne s’agit en aucune manière de commencer une confrontation économique ou commerciale, qui est malheureusement le contraire de ce que nous devrions faire, c’est-à-dire intégrer davantage nos économies», a-t-elle glissé.
La décision de l’administration Trump va pénaliser les deux pays, a répété la présidente : avec les droits de douane, «les États-Unis s’imposent 25% d’impôts à tout ce qui s’exporte depuis le Mexique».
«Quelle que soit la décision, nous avons un plan», avait-elle déclaré avant la mise à exécution de menaces du président américain de taxer lourdement le Mexique.
Elle a répété sa ligne de conduite face à Donald Trump : «sang-froid» et «coordination oui, subordination non». «On respecte le Mexique», a-t-elle lancé.
Les États-Unis affirment vouloir pénaliser le Mexique et le Canada, ses deux partenaires au sein du traité de libre-échange d’Amérique du Nord, les accusant de ne pas en faire assez face au trafic de drogue.
Le Mexique avait annoncé la remise exceptionnelle aux États-Unis de 29 narcotrafiquants présumés, en dehors du traité d’extradition entre les deux pays.
Mexico avait obtenu début février un sursis d’un mois aux menaces douanières de Trump avec le déploiement de 10 000 forces de sécurité le long de la frontière.