Meurtre en pleine rue dans Villeray: les deux accusés coupables sur toute la ligne


Michael Nguyen
Deux hommes accusés d’avoir abattu en pleine rue un haut placé du crime organisé viennent d’être déclarés coupables de meurtre au premier degré, si bien qu’ils écoperont de la prison à vie, sans possibilité de libération conditionnelle avant au moins 25 ans.
• À lire aussi: Témoin d’un meurtre en pleine rue: «Ça s’est passé à quelques mètres de moi»
• À lire aussi: Meurtre en pleine rue : les accusés ont facilité le travail des policiers
«Coupable», a lancé à deux reprises la présidente du jury, ce matin au palais de justice de Montréal, scellant ainsi le sort d'Emanuell Roberts Hunte et Andrew Thomas Labrèche.
Assis derrière des baies vitrées, les deux accusés de 24 et 25 ans n’ont pas caché leur déception, eux qui espéraient s’en sortir pour le meurtre de Frantz Louis, commis le 19 novembre 2020 dans le quartier Villeray.

Le haut gradé au sein du crime organisé avait alors été criblé de balles, en plein jour, alors qu’il se trouvait dans sa BMW.
«Je rentrais chez moi en voiture quand j’ai dû ralentir à cause de quelqu’un. Je croyais qu’il traversait la rue, mais il s’est arrêté et j’ai entendu des coups de feu», avait témoigné une femme qui a assisté au meurtre à quelques mètres de chez elle.
Hunte était le tireur, tandis que Labrèche conduisait le véhicule de fuite.
Ils laissent des traces
Or, les nombreuses traces qu’ils ont laissées ont facilité le travail des policiers, qui n’ont mis que quelques heures afin d’arrêter Labrèche, qui conduisait son propre véhicule. Des fouilles dans les cellulaires des accusés ont également permis de trouver la preuve incriminante. Ainsi, le jour même, un message sécurisé indiquait une intersection de rues et un numéro de plaque. Il s’agissait de celle de Louis, ainsi que de l’endroit où son meurtre est survenu.

«II s’agissait d’une preuve cruciale», a commenté Me Philippe Vallières-Roland de la Couronne, accompagné de Me Claude Berlinguette.
Et lorsque Hunte s’est finalement fait passer les menottes, les policiers ont découvert encore plus de preuve à charge. Il a ainsi été révélé que juste après la mort de Louis, l’accusé aurait fait des recherches internet sur le meurtre, ainsi que sur la victime et le coaccusé.
Lors du procès, les avocats de Hunte avaient plaidé le doute raisonnable sur son identification, tandis que ceux de Labrèche mettaient en doute que leur client savait qu’un meurtre allait survenir. Ils étaient défendus par les criminalistes Morgane Laloum, Matthew Shadley, Mathieu Rondeau-Poissant et Philippe Knerr.
Hunte et Labrèche reviendront à la cour la semaine prochaine, afin de laisser l’occasion aux proches des victimes de témoigner.