Meurtre en pleine rue dans le quartier Villeray à Montréal: les assassins veulent une petite peine

Deux assassins coupables d’avoir abattu un haut placé du crime organisé en plein jour dans un quartier résidentiel de Montréal comptent demander une peine plus petite que le minimum prévu par la loi.

« Nous allons contester la constitutionnalité du minimum de 25 ans [d’incarcération] avant d’être éligible à une libération conditionnelle », a annoncé Me Matthew Shadley de la défense, mercredi, au palais de justice de Montréal.

Emanuell Roberts Hunte et Andrew Thomas Labrèche, 24 et 25 ans, ne digèrent toujours pas le fait qu’ils pourraient être condamnés à la prison à vie pour le meurtre de Frantz Louis, commis dans la matinée du 19 novembre 2020 dans le quartier Villeray.

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Ce jour-là, le haut gradé au sein du crime organisé se trouvait dans sa BMW quand Hunte a fait irruption et l’a criblé de balles, alors qu’une automobiliste se trouvait juste à côté.

« Ça s’est passé à côté de moi, ç’a vraiment été très rapide », avait témoigné la femme, pendant le procès.

Or, comme l’assassinat s’était déroulé à la vue de tous, plusieurs personnes ont pu mettre les policiers sur la piste du tireur. Comme Labrèche avait utilisé sa propre voiture pour aider Hunte à prendre la fuite, il a rapidement été arrêté.

Cellulaire

Puis, en fouillant son cellulaire, les enquêteurs ont trouvé de la preuve contre Hunte, qui a ensuite été arrêté. Les deux avaient plaidé non coupables, mais un jury en a décidé autrement.

Ils auraient dû écoper de la prison à vie mercredi. Mais le juge Alexandre Boucher a décidé de remettre l’audience au mois prochain, étant donné que les avocats de la défense comptent contester la peine minimum prévue par la loi. 

Cela n’a toutefois pas empêché mercredi des proches de la victime de témoigner afin d’encenser le défunt, qu’ils ont décrit comme un bon père aimant qui « a occupé jusqu’à sa mort un emploi dans le milieu municipal ».

Pas un droit

« Pour vous donner bonne conscience, vous allez dire que c’était un criminel, mais malheureusement la conscience va vous rappeler que personne n’a le droit de vie ou de mort sur quelqu’un », a écrit une proche de Louis à l’attention des accusés.

Une autre proche a de son côté fait état de craintes pour sa sécurité à la suite de l’assassinat.

« Est-ce que d’autres membres de notre famille étaient en danger ? Pouvait-on continuer nos activités quotidiennes sans être sans cesse sur le qui-vive ? J’ai eu peur pendant très longtemps », a confié la femme, elle aussi, dans une lettre déposée à la cour.

D’ici la prochaine audience, Hunte et Labrèche resteront détenus préventivement