Meurtre en Estrie: l'homme accusé d'avoir tué sa mère avait déjà été déclaré non criminellement responsable d'actes de violence à son endroit
La Commission d'examen des troubles mentaux avait affirmé en décembre 2021 qu'il ne représentait plus un risque pour le public
Camille Payant et Laurent Lavoie
Un homme aux prises avec un trouble psychotique qui aurait tué sa mère dans leur résidence en Estrie samedi soir avait déjà commis des actes de violence à son endroit lors d’une crise il y a trois ans.
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Carl Gauthier-Beauregard, 39 ans, a été accusé du meurtre non prémédité de sa mère, Danielle Beauregard, dimanche après-midi.
La veille en soirée, les policiers se sont rendus à leur résidence de la rue Principale ouest à Sainte-Anne-de-la-Rochelle, où ils ont découvert la victime de 64 ans. Le meurtre remontait possiblement à plusieurs heures, puisqu'il est mentionné dans l'acte d'accusation qu'il est survenu entre mercredi et samedi.
- Écoutez l'entrevue avec Gilles Chamberland, psychiatre à l’Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel via QUB radio :
Gauthier-Beauregard a été arrêté sur les lieux par la Sûreté du Québec (SQ).
«Il criait fort. [Les policiers] lui ont dit de se fermer. Ils lui ont dit d’arrêter de crier, parce que, pour moi, tout le village devait l’entendre», a détaillé leur voisin Paul Arès, qui a aperçu le suspect être escorté par les policiers.

Au passage du Journal dimanche après-midi, des véhicules de la SQ et du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale étaient toujours sur les lieux.
Non criminellement responsable
Carl Gauthier-Beauregard s’en était déjà pris à sa mère en octobre 2020. Il avait toutefois été déclaré non criminellement responsable de voies de fait et de menaces sur celle-ci.

Alors qu’il était en psychose, Gauthier-Beauregard avait notamment frappé sa mère à la tête et avait crié qu’il allait «aller chercher un gun pour la gunshooter», apprend-on dans des rapports de la Commission d'examen des troubles mentaux (CETM) consultés par Le Journal.
Quatorze couteaux et épée, deux imitations d’armes, une carabine à plomb munie d’un télescope et un pistolet à plomb avaient alors été saisis préventivement.
En janvier 2021, la CETM avait conclu que l’accusé représentait «un risque important pour la sécurité du public nécessitant un encadrement légal», malgré l’avis contraire de son psychiatre traitant.
Le médecin avait même alors indiqué «ne voir aucun risque pour la mère».
«C’est la première fois que l’accusé fait une psychose et adopte un tel comportement envers sa mère, ce qu’il reconnaît et regrette», peut-on lire.
Aucune médication
Gauthier-Beauregard avait alors été libéré sous certaines conditions et était retourné vivre chez sa mère. Aucune médication n’avait été prescrite.
Puis, en décembre 2021, la Commission a conclu que Carl Gauthier-Beauregard ne représentait plus un risque pour le public, le libérant inconditionnellement.
«Les délits qui l’ont amené devant la Commission sont des événements isolés», avait-elle indiqué.
Carl Gauthier-Beauregard sera de retour au palais de justice de Granby lundi. Une évaluation sur son aptitude à comparaître pourrait alors être demandée, selon nos informations.
-Avec Jonathan Tremblay
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