Meurtre de la jeune Océane Boyer: pas de pardon pour l'assassin

Antoine Lacroix | Journal de Montréal
L’homme accusé du meurtre crapuleux d’une ado qui avait été droguée et battue pour finalement être retrouvée sur le bord de la route en février 2020 est condamné à la prison à vie sans possibilité de libération avant 19 ans.
«Tu as scrappé nos vies, tu nous as enlevé une partie de nous-mêmes», a tonné avec émotion Caroline Sarrazin, la mère de la jeune Océane Boyer, en s'adressant à François Sénécal, qui a reconnu le meurtre non prémédité de l'adolescente de 13 ans.
«Te pardonner n’est pas une option», a lancé une autre de ses proches.
L'homme de 53 ans a préféré fixer le sol plutôt que d'affronter le regard des nombreux proches de la victime qui se sont déplacés au palais de justice de Saint-Jérôme, pour son plaidoyer de culpabilité, ce qui vient couper court aux procédures judiciaires et éviter un long et douloureux procès.
Mais il a tout de même tenu à s'adresser au tribunal, réprimant ses sanglots.

«Pas pardonnable»
«J’aimerais que personne ne soit ici. Je suis désolé. Si je pouvais être capable de reculer, je le ferais. Je ne suis pas capable. Je vais m’en vouloir le restant de mes jours. Je sais que mes excuses ne valent rien, mais je m’excuse pareil. [...] J’aimerais demander pardon, mais c’est pas pardonnable ce que j’ai fait», a sangloté Sénécal, menotté dans le box des accusés.
La découverte du corps inanimé d’Océane Boyer, 13 ans, dans un secteur isolé de Brownsburg-Chatham dans les Laurentides avait choqué tout le Québec.
La jeune fille ne s’était jamais rendue à l’école, le 26 février 2020. Elle avait été droguée et battue à l’aide d’un objet contondant, ce qui avait causé sa mort.
François Sénécal, un ami de la famille de la victime, avait été arrêté puis accusé dès le lendemain du meurtre prémédité de la jeune fille.
«C'est une peine qui est sérieuse et qui doit être sérieuse dans les circonstances», a soutenu Me Steve Baribeau, procureur de la Couronne.
«Lâche»
La juge France Charbonneau n'a pas mâché ses mots à l'endroit de l'accusé, le qualifiant de «lâche».
Elle a rappelé que Sénécal avait voulu «faire taire» sa victime et a tenté d'effacer toutes traces du crime.