Meurtre de Jenique Dalcourt: le suspect accusé avait été soupçonné il y a 10 ans

La famille d’une jeune femme battue à mort sur une piste cyclable de Longueuil il y a près de 10 ans a pu lâcher un soupir de soulagement lorsque le suspect, dans la mire des policiers depuis le meurtre sordide, a finalement été rattrapé par la justice.

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«Depuis 10 ans, la police de Longueuil nous a promis qu’elle n’abandonnerait pas tant [que le suspect] ne serait pas attrapé. Les détectives au dossier ont tenu leur promesse. Rien ne nous ramènera Jenique, mais cela va donner la chance à notre famille de pouvoir un peu tourner la page, sachant que la personne qui nous l’a prise sera punie», a lancé le père de Jenique Dalcourt, John Gandolfo, à sa sortie de la salle d’audience.

Accompagné de la mère de la victime, Monique Dalcourt, il venait d’assister à la comparution de l’homme accusé d’avoir tué leur fille.

Michael McDuff-Jalbert fait face à une accusation de meurtre prémédité. L’homme, maintenant âgé de 35 ans, est dans le collimateur des policiers depuis le début de l’enquête. Il avait d’ailleurs été arrêté peu après le drame, mais avait été relâché sans qu’aucune accusation ne soit portée (voir autre texte).

Le 21 octobre 2014, la victime de 23 ans avait été attaquée, puis sauvagement battue à coups de barre de fer sur une piste cyclable, au moment où elle rentrait chez elle après le travail. Le crime avait soulevé une indignation généralisée au sein de la population. À l’époque, plusieurs experts avaient déploré que la scène de crime ait été contaminée, notamment par des élagueurs municipaux et des marcheurs.

Michael McDuff-Jalbert a été à nouveau arrêté mardi par les policiers du Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL). Les policiers et les procureurs se font avares de commentaires quant aux éléments qui ont permis de procéder à cette arrestation près d’une décennie plus tard, et de porter une accusation de meurtre au premier degré.

Le corps policier a laissé savoir que «des méthodes scientifiques dans le domaine des sciences judiciaires» ont permis cette progression dans cette enquête.

Des dossiers de meurtres non résolus pendant des décennies ont récemment pu être élucidés grâce à de nouvelles techniques dans l’analyse de l’ADN.

«Cela fait plusieurs semaines que l’on examine la preuve, et on croit avoir tout ce qu’il faut pour conclure à une culpabilité hors de tout doute raisonnable», s’est contenté de dire la procureure de la Couronne au dossier, M^e Julie Vincent, qui pilote le dossier avec M^e Virginie Leblond.

Rappelons que les instants après le crime, c’est McDuff-Jalbert lui-même qui aurait communiqué avec le 911 pour aviser qu’il venait de trouver par hasard un corps sur la piste cyclable, non loin du chemin de Chambly.

«Notre fille a été tuée par un individu qui doit payer pour son crime. Jenique n’avait que 23 ans, elle était une fille intelligente et magnifique», a aussi déploré son père.

Les parents de Jenique Dalcourt étaient accompagnés mercredi de plusieurs enquêteurs du SPAL pour la comparution.

L’accusé doit revenir en cour plus tard cet été. 

Chronologie de l’affaire:

21 octobre 2014:

Jenique Dalcourt est battue à mort sur une piste cyclable de Longueuil.

25 octobre 2014:

Le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) arrête un suspect. Des enquêteurs ont ensuite tenté de lui soutirer des aveux en improvisant une opération avec un agent double.

27 octobre 2014:

Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) annonce ne pas être en mesure de déposer d’accusations et relâche le suspect.

15 octobre 2015:

Le SPAL a à nouveau soumis pour analyse au DPCP le dossier d’enquête concernant le meurtre de Jenique Dalcourt, sans succès.

14 mai 2024:

Le SPAL procède à nouveau à l’arrestation du même suspect, pour le meurtre de Jenique Dalcourt.

15 mai 2024:

Michael McDuff-Jalbert est formellement accusé de meurtre prémédité au palais de justice de Longueuil.

– Avec Maxime Deland, TVA Nouvelles et Frédérique Giguère