Meurtre de Daniel Langlois et de sa conjointe: l’accusé veut être libéré sous caution

Carlisle JNo Baptiste
L’Américain Jonathan Lehrer, qui est accusé du meurtre de l’entrepreneur québécois Daniel Langlois et de sa femme, Dominique Marchand, en décembre dernier sur l’île de la Dominique, a déposé une demande de mise en liberté sous caution.
L’homme de 57 ans qui est derrière les barreaux depuis son arrestation, peu de temps après les faits, a fait part de cette demande auprès de la Haute Cour pour des «raisons médicales», a-t-on appris lundi.
Sa requête sera entendue dès mardi, mais l’État s’opposerait à sa remise en liberté sous caution, d’après les documents judiciaires.
L’ancien voisin du couple de Québécois est accusé d’avoir orchestré le double meurtre depuis que M. Langlois et Mme Marchand ont été retrouvés sans vie dans un véhicule incendié près de leur complexe hôtelier Coulibri Ridge, le 1er décembre dernier.
Lehrer, propriétaire de la chocolaterie Bois Cotlette, était en conflit depuis plusieurs années au sujet de l’utilisation de la route publique Morne Rouge, qui traverse son terrain pour se rendre à l’hôtel ouvert par les Québécois en 2021.
Le différend s’était rendu jusqu’à la plus haute juridiction de l’île, qui a statué en 2019 que la route était publique et que les clients de M. Langlois pouvaient l’emprunter librement.
L’Américain est sorti de son silence la semaine passée dans une entrevue au Toronto Star et remettait en question le portrait de lui dépeint comme agressif depuis ce conflit entre les deux hommes.
- Écoutez le segment judiciaire avec Félix Séguin où il revient sur le sujet via QUB :
Une enquête déjà ajournée
Le dépôt de cette demande de mise en liberté survient quelques semaines après que l’enquête préliminaire eut été ajournée au 16 juillet prochain en raison d’un test positif à la COVID-19 du complice présumé de Lehrer, Robert Snyder Jr.
L’un des avocats de la défense, Me Andrew Pilgrim, en avait aussi profité pour demander la divulgation de l’affaire, ce qui ajoutait un délai de 8 à 10 semaines, d’après l’accusation.
Leur procès devait normalement commencer le 24 mars dernier.
L’annonce de la mort des deux entrepreneurs avait ébranlé la communauté dominicaine, dont le premier ministre de l’État, Roosevelt Skerrit, qui s’était dit «attristé et sous le choc» après la nouvelle.
Daniel Langlois et Dominique Marchand étaient notamment reconnus pour s’être impliqués dans la reconstruction de l’île après le passage de l’ouragan Maria en 2017.
Des hommages au couple avaient été rendus dans cet État insulaire des Petites Antilles, situé entre la Martinique et la Guadeloupe, mais aussi à Montréal.