Meurtre dans une bijouterie: le jury entame ses délibérations
Le jury ignore le passé trouble de Marc-André Houle, un ancien espoir du baseball qui s’est retrouvé à la rue
Valérie Gonthier
Accusé d’avoir froidement tué une cliente dans une bijouterie de Saint-Hyacinthe, Marc-André Houle, un ancien espoir du baseball majeur, n’a offert aucune défense, laissant désormais son sort entre les mains du jury qui est maintenant séquestré.
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Le 11 août 2021, Manon Savoie s’est rendue aux Galeries St-Hyacinthe pour faire changer la batterie de sa montre.
Pendant qu’elle attendait au comptoir de la bijouterie Burelle, la femme de 54 ans a été attaquée par-derrière par un individu armé de deux couteaux.
Marc-André Houle subit son procès depuis le mois dernier en lien avec ce meurtre gratuit. Il est aussi accusé de tentative de meurtre, voies de fait armées et fuite.
Les jurés responsables de le juger sont séquestrés depuis jeudi. Ils en savent peu sur le mobile du crime ainsi que sur la stratégie de défense de l’accusé.
Houle, qui se représente seul, n’a posé aucune question aux témoins. Il a aussi renoncé à témoigner et à présenter une défense.
C’est une avocate désignée comme amie de la cour, Me Laurence Juillet St-Jean, qui a plaidé pour lui.
Passé trouble
Elle ne représente pas les intérêts de l’accusé, mais veille plutôt à assurer l’équité du procès. Elle a ainsi soulevé des éléments importants à savoir si le ministère public s’est déchargé de son fardeau hors de tout doute raisonnable.
Le jury séquestré ignore aussi tout du passé de Houle, un ancien espoir du baseball majeur qui a connu une brutale descente aux enfers en sombrant dans la drogue.
Avant d’être arrêté pour le meurtre de Manon Savoie, il avait vécu plusieurs années dans la rue.
Le Journal avait tenté de brosser le portrait de l’individu peu après le drame.
En 1998, le lanceur âgé de 20 ans s’était fait remarquer par des recruteurs. Il avait été sélectionné au 39e tour du repêchage par les Orioles de Baltimore.
Il s’était fait remarquer pour sa balle rapide, qui pouvait atteinte jusqu’à 148 km/h.
Il avait ensuite joué pour un collège américain avant d’évoluer au sein de la ligue des recrues en Floride.
À son retour des États-Unis, il avait poursuivi sa carrière chez les juniors, puis dans le sénior. Ses anciens coéquipiers n’ont ensuite plus eu de ses nouvelles.
Arrêté la veille
Ses problèmes avec les policiers ont débuté en 2015, d’abord pour de petits crimes tels des méfaits ou ivresse sur la voie publique. En juin 2020, il a été accusé de vol de véhicule, voies de fait sur des policiers et vol d’un cinémomètre laser lors d’une intervention qui a dégénéré.
Il était connu dans la rue pour ses sautes d’humeur et sa toxicomanie.
La veille du meurtre à Saint-Hyacinthe, Houle avait été arrêté à Montréal pour un événement survenu un an auparavant, soit des méfaits sur des pancartes.
Il avait comparu le jour même à la cour municipale et avait pu être libéré.
Il était ensuite retourné à l’Inter-Mission, un organisme de réinsertion sociale où il résidait depuis cinq mois.
Les résidents qui s’y trouvaient avaient tous dû passer par une thérapie pour lutter contre une dépendance.
Pour pouvoir réintégrer le centre, il devait faire un test de dépistage de la COVID-19. Le matin du 11 août 2021, Houle avait donc pris l’autobus pour s’y rendre, mais il ne serait pas débarqué à l’arrêt prévu. Il s’était plutôt rendu jusqu’aux Galeries St-Hyacinthe.
