«Mon fils, il ne va pas revenir»: un ado de 16 ans arrêté pour un meurtre dans un parc de Terrebonne
Les parents du jeune Mehdi Racim Kefil sont inconsolables


Laurent Lavoie
Un adolescent de 16 ans qui était recherché pour une série de fraudes et de vols a été arrêté pour le meurtre la semaine dernière à Terrebonne d’un jeune homme de 19 ans, dont la famille est inconsolable.
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«Que justice soit faite, je ne sais pas si c’est assez. Mon fils, il ne va pas revenir», se désole le père de Mehdi Racim Kefil, qui a demandé qu’on taise son identité, car il craint toujours des représailles de proches du suspect.
La vie du résident de Saint-Eustache s’est arrêtée au parc Angora, à Terrebonne, vendredi soir dernier. Selon nos informations, deux groupes en conflit s’y étaient retrouvés. À un certain point, une altercation aurait éclaté.

Dans le feu de l’action, Mehdi Racim Kefil pourrait s’être interposé devant une amie quand il a subi des blessures mortelles, selon ce que la police aurait mentionné aux proches du jeune homme.
Un adolescent de 16 ans a été arrêté jeudi. Il devrait comparaître vendredi en Chambre de la jeunesse pour meurtre non prémédité.
Le suspect était déjà recherché pour de nombreux vols et fraudes liés à des achats en ligne, d’après la Sûreté du Québec (SQ).
Selon la SQ, «plusieurs victimes se sont fait voler leur argent en allant récupérer des objets en vente et annoncés sur la plateforme Marketplace, tels que des cellulaires».
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Pour l’heure, l’entourage de Mehdi nage encore en plein mystère. Même les enquêteurs cherchent encore à clarifier le fil exact des événements.
Jamais sa famille n’a pensé vivre un tel deuil quand elle a tout laissé tomber en Algérie, il y a plus de 10 ans, pour venir s’installer au Québec.

«Tout ce qu’on a construit depuis, moi et ma femme, quelqu’un a décidé le 3 octobre que c’était rien», peste le père du défunt, en colère.
Aux yeux de sa conjointe, il est urgent que les autorités interviennent devant le nombre grandissant de jeunes victimes de meurtres au Québec, qui laissent derrière des familles bouleversées.
«Il y a [de la sensibilisation] à faire pour les réseaux sociaux, cite-t-elle en exemple. On a abandonné nos jeunes.»
Figée dans le temps
Une semaine après le drame, la chambre de Mehdi, située au sous-sol de la résidence familiale, demeure figée dans le temps.
À notre passage, une collation chocolatée se trouvait encore sur son bureau, non loin d’un livre d’école de conduite.
Le mur au-dessus de son lit arborait des écussons de sauveteur, son mortier célébrant la fin de l’école secondaire et diverses médailles.

La pièce est riche en souvenirs pour les parents de Mehdi, qui étudiait au cégep en estimation et évaluation de bâtiment.
«Mais tout est fini pour lui, à 19 ans», laisse tomber sa mère, le qualifiant au passage de «fort» et de «grand».
Mercredi, des amis du défunt se sont déplacés massivement pour lui rendre un dernier hommage, à ses funérailles. «Il m’a rendu si fier», lâche son père.
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