Meurtre crapuleux d'un enfant: 40 ans plus tard, son tueur toujours en liberté

Quarante ans, jour pour jour, après le viol et le meurtre de son petit frère, une Québécoise espère toujours que le tueur sera épinglé et traduit en justice.

Stéphane Gauthier n’avait que 12 ans quand son corps a été retrouvé dévêtu dans un champ isolé du parc industriel d’Anjou, le 23 décembre 1982.

À l’époque, il jouait souvent au hockey avec ses amis dans la cour d’école et s’occupait d’une cinquantaine de hamsters en rêvant du jour où il deviendrait vétérinaire.

«C’était un enfant simple et heureux, qui ne demandait pas grand-chose. J’aurais voulu grandir avec lui, je nous voyais déjà devenir vieux ensemble. Mais quelqu’un nous a privés de ça», déplore la sœur aînée de Stéphane, Manon Lizée.

Une lueur d’espoir

Celle qui tente de faire rouvrir l’enquête depuis quarante ans a toujours espoir de retrouver le meurtrier de son frère, surtout quand elle voit les progrès dans d’autres dossiers irrésolus comme celui de Guylaine Potvin.

«Au début, je sentais déjà que l’enquête n’allait pas avancer. Les médias en ont parlé pendant une semaine, mais après... plus rien. J’ai enfin une tribune pour rappeler le meurtre de mon frère», confie M^me Lizée.

Elle affirme avoir relancé les enquêteurs à plusieurs reprises, mais ceux-ci n’ont encore aucune piste solide. 

Un policier à la retraite a toutefois accepté de relire le dossier, ce qui pourrait relancer l’enquête, espère-t-elle.

Pas de suspects

Le soir de sa disparition, le 21 décembre, Stéphane se trouvait chez son ami François Bombardier, qui habitait en face de chez lui. 

Il a quitté le domicile vers 20 h 30, laissant entendre qu’il devait rejoindre sa mère chez des amis sur la rue Saint-Hubert. L’adolescent ne s’est toutefois jamais rendu à destination.

L’après-midi ayant précédé sa disparition, Stéphane et son ami François auraient été suivis par un taxi brun, selon ce qu’a rapporté ce dernier à l’époque.

• Écoutez l’entrevue avec Manon Lizé, demi-soeur de Stéphane Gauthier à l’émission d’Alexandre Moranville-Ouellet diffusé via QUB radio :

Si la police n’a jamais désigné de suspects officiels, la sœur de Stéphane pense que son frère aurait pu connaître son ravisseur. 

De son propre aveu, la famille pouvait avoir de mauvaises fréquentations à l'époque. Au moins deux des oncles de l’adolescent ont d’ailleurs été condamnés pour des abus sexuels depuis la mort de Stéphane.

«Les enquêteurs semblent avoir déjà poursuivi cette piste, sans que ça donne quoi que ce soit», laisse entendre M^me Lizée.

Des crimes semblables?

Elle note aussi plusieurs ressemblances entre le cas de son frère et les disparitions d'enfants rapportés en novembre 1984, soit le meurtre du petit Maurice Viens et celui de Wilton Lubin, ainsi que la disparition de Sébastien Métivier.

«Le meurtre de mon frère en 1982 a été tellement crapuleux... Ce n’était pas de petits abus, là. Son tueur ne s’est pas fait prendre après deux, trois et quatre ans... Ça ne me surprendrait pas qu’il ait recommencé», se désole Manon Lizée.

Toute information concernant la disparition et le meurtre de Stéphane Gauthier peut être transmise à Info-Crime au 514 393-1133.