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L'article provient de Le Journal de Québec
Société

Mettre fin au gâchis touristique

Photo Clara Loiseau
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Photo portrait de Loïc Tassé

Loïc Tassé

2022-07-11T09:00:00Z
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Certains se réjouissent de la reprise des activités touristiques à travers le monde. Encore faudrait-il s’entendre sur lesquelles.

Au Québec, du point de vue de certains restaurateurs, la reprise touristique est une excellente chose.

Cependant, qui, hormis quelques commerçants, peut se réjouir que des hordes de touristes débarquent à nouveau dans le Vieux-Québec avec pour seul objectif d’y déambuler derrière le petit drapeau d’un guide ?

Bien des villes à travers le monde sont gâchées par un tourisme de mauvaise qualité.

Plusieurs villages québécois, comme Percé, sont de véritables attrape-nigauds touristiques.

Le cas de Montréal

Le gâchis touristique est aussi visible à Montréal. 

Par exemple, La Ronde, qui appartenait auparavant à la Ville de Montréal et qui a été vendue à des intérêts privés américains, est devenue une affreuse machine à faire du fric qui a complètement défiguré les lieux. Le lac des Dauphins n’est plus vraiment accessible et semble en voie d’être remblayé. Les perspectives ont toutes été brisées. La publicité est omniprésente. La nourriture est chère, américaine et de mauvaise qualité. La musique est presque exclusivement anglaise. Le site est devenu franchement laid, et même désagréable, comparativement à ce qu’il était auparavant.

Le problème est que nos dirigeants continuent de concevoir le tourisme comme on le faisait au 20e siècle, avant l’ère des égoportraits.

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Parler de Montréal, ville festive, n’a aucun sens en 2022. De plus en plus de quartiers paisibles de Montréal sont envahis par diverses activités touristiques souvent médiocres qui dérangent la quiétude des habitants.

Parfois, on croirait que des élus municipaux se sont trompés de métier et qu’ils auraient dû devenir animateurs dans des camps de vacances. Mais les citoyens ne sont pas des enfants qui demandent à être amusés. Cela contribue à chasser des habitants hors des grandes villes.

Solutions

Des solutions existent pour contrer le tourisme de masse.

La première consiste à ne plus l’encourager par des festivals qui se succèdent sans relâche.

Faute d’interdire les bateaux de croisière, des frais pourraient être imposés aux touristes étrangers qui ne dorment pas sur place, dans plusieurs villes et villages, comme c’est le cas à Venise.

Certains parcs nationaux pourraient imposer des quotas de visiteurs étrangers, comme les calanques sont en train de le faire près de Marseille.

Une des leçons de la pandémie a été de montrer que l’économie du Québec n’avait pas besoin du tourisme pour bien se porter. Non pas que le tourisme doive cesser ou qu’il ne contribue pas aussi à l’économie, mais plutôt qu’il est grand temps de favoriser le tourisme de qualité par opposition à un tourisme de quantité.

Du reste, le manque de main-d’œuvre pousse dans ce sens. 

Il serait dans l’intérêt d’à peu près tout le monde qu’à l’avenir il y ait moins d’activités fast-food et plus d’activités touristiques de qualité. Les salaires seraient meilleurs et les sites seraient plus agréables.

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