Mettons le cap sur le 100 % CPE

Véronique Hivon, députée de Joliette et porte-parole du Parti Québécois en matière de famille
Lorsqu’il a présenté la politique familiale la plus progressiste d’Amérique en 1997, créant notamment les CPE et un régime de congés parentaux, le Parti Québécois avait en tête un double objectif: donner à chaque tout-petit une chance égale en ayant accès à une place en service de garde éducatif de qualité, et permettre à toutes les femmes qui le souhaitaient d’accéder au marché du travail, contribuant du coup à faire reculer la pauvreté et progresser le Québec tout entier.
Vingt-cinq ans plus tard, il est particulièrement réjouissant de constater qu’on peut dire mission accomplie pour ce second objectif. Le Québec se classe en effet au deuxième rang mondial pour la présence des femmes sur le marché du travail (parmi les pays de l’OCDE, c’est même ici que l’écart entre les taux d’emploi des hommes et des femmes de 25 à 54 ans est le plus petit), un bond de près de 20 % entre 1997 et aujourd’hui, une avancée remarquable.
- Écoutez l'entrevue de Véronique Hivon avec Benoit Dutrizac sur QUB Radio:
Une place pour chaque enfant
Toutefois, on devra travailler encore pour en dire autant du premier objectif. Car après des années d’actions carrément délétères ou de désolante inaction des gouvernements libéraux et caquiste pour développer le réseau, il reste bien du chemin à parcourir pour le compléter.
Nous aurions pu y arriver, c’était faisable. Si seulement ces gouvernements en avaient fait une priorité. Si seulement ils ne s’étaient pas engagés dans des directions contradictoires, inéquitables et dommageables: tantôt le développement prioritaire et anarchique des garderies privées, tantôt l’obsession des maternelles 4 ans, tantôt le « n’importe quelle place au plus sacrant », tantôt l’injection d’un milliard en crédits d’impôt pour les garderies privées plutôt que dans la conversion des places en CPE.
Or, si les gouvernements changent et s’éloignent de la vision initiale de ce réseau, force est de constater que le vœu des parents, lui, demeure. « Je cherche désespérément une place en CPE pour mon enfant » est probablement la phrase que j’ai entendue le plus souvent ces dernières années.
Il est donc grand temps d’entamer un nouveau chapitre dans le développement des places en services de garde éducatifs au Québec: le chapitre du « 100 % CPE ». Faisons en sorte d’aller enfin au bout de la démarche. C’est ce que propose le Parti Québécois : ajouter 150 000 places en CPE, en y développant toutes les nouvelles places en installation, en maintenant la cohabitation avec les milieux familiaux, et en convertissant celles qui sont déjà offertes dans le privé. C’est possible. Il suffit d’avoir l’ambition, la vision et surtout la volonté d’en faire une priorité.
Un cri du cœur pour l’avenir du réseau
Dans les derniers mois, les travailleuses de la petite enfance et les parents du Québec se sont mobilisées pour demander au gouvernement de valoriser le travail en CPE. Leur combat fondamental va bien au-delà des conditions de travail. C’est en effet un vibrant plaidoyer pour la place des femmes sur le marché du travail, la conciliation famille-travail et, surtout, l’égalité entre les hommes et les femmes; C’est aussi un cri du cœur pour l’avenir de tout le réseau et pour la qualité des services qu’on y cherche et qu’on doit y trouver. Et tout ça, c’est primordial pour les familles québécoises d’aujourd’hui et de demain. Nous espérons que le gouvernement le comprendra enfin.
Véronique Hivon, députée de Joliette et porte-parole du Parti Québécois en matière de famille