Les profits de la chaîne d’alimentation Metro bondissent de 7,9 % en 2022

Jules Richer
Le géant de l’alimentation québécois Metro termine son exercice financier de 2022 avec une « solide performance », selon les dires de son haut dirigeant, Eric Laflèche.
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La chaîne a enregistré une croissance importante de ses bénéfices, alors que l’on reproche au secteur de l’alimentation au Canada d’avoir profité de la crise de l’inflation pour accroitre les marges de profits.
Pour l’exercice de 2022, Metro a réalisé un bénéfice net ajusté de 922 millions $, ce qui représente un bond de 7,9 % par rapport à 2021, a annoncé la chaîne mercredi.
Cette croissance est supérieure à celle des ventes de la chaîne qui ont atteint 18,9 milliards $ en 2022, en hausse de 3 % comparativement à 2021.
Ces résultats comprennent ceux des bannières Super C, Adonis et Première Moisson, ainsi que ceux des pharmacies Jean Coutu, acquises par Metro en 2017.
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Forte inflation
« Notre exercice financier 2022 se termine avec une solide performance au quatrième trimestre. Nos équipes ayant travaillé sans relâche pour offrir des produits à des prix abordables et compétitifs dans le contexte actuel de forte inflation, que nous savons difficile pour de nombreux consommateurs », a souligné le président et chef de la direction de Metro, Eric Laflèche.
Uniquement au quatrième trimestre de 2022, période qui allait du 24 juin au 24 septembre dernier, Metro a vu son bénéfice net ajusté s’apprécier de façon importante avec une augmentation de 9,4 % par rapport à la même période de 2021.
Cette bonne performance a bien été accueillie par les marchés boursiers. En mi-journée, mercredi, l’action de Metro avait augmenté de 1,5 % pour s’établir à 73,74 $.
L’action de Metro a d’ailleurs produit d’excellents rendements pour les investisseurs au cours des dernières années. Par exemple, juste avant la crise de la COVID-19, au début de janvier 2020, le titre se transigeait autour de 54 $, ce qui représente un rendement qui frôle les 40 % depuis cette période.
Perte exceptionnelle
Précisons que les chiffres de bénéfice net ajusté dévoilés mercredi excluent une perte exceptionnelle de 60 millions $ portée aux livres de Metro au mois d’août dernier. Il s’agit des coûts anticipés de l’abolition du programme de fidélisation Air Miles chez Jean Coutu, qui prendra fin le printemps prochain.
Fait à souligner également, Metro ne dévoile pas les bénéfices qu’il réalise selon ses secteurs d’activités. En d’autres termes, il est impossible de savoir si les magasins d’alimentation ont mieux performé que les pharmacies, ou vice-versa.
Tout ce qu’on indique dans les résultats est la croissance des ventes par secteurs. Ainsi pour le quatrième trimestre de 2022, les ventes ont augmenté de 8 % dans les magasins d’alimentation et de 7,4 % dans les pharmacies.
Les grandes chaînes d’alimentation au Canada sont dans la mire des partis politiques fédéraux. Une motion unanime a été adoptée à la Chambre des communes en octobre pour réclamer l’intervention du Bureau fédéral de la concurrence dans le dossier, demande qui a été acceptée par l’organisme.
Un comité parlementaire se penchera aussi sur la question des prix dans les supermarchés et pourrait obliger les dirigeants des grandes chaînes à y témoigner.