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L'article provient de Le Journal de Québec
Société

#MeToo: il reste beaucoup à faire 5 ans plus tard

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Photo portrait de Josée Legault

Josée Legault

2022-10-06T09:00:00Z
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Il y a cinq ans naissait le mouvement #MeToo. Une enquête du New York Times sur les multiples accusations de violences sexuelles contre le producteur américain Harvey Weinstein en était la bougie d’allumage.

Depuis, des millions de femmes, toutes conditions et origines confondues, ont dénoncé les violences sexuelles dont elles ont été ou sont victimes. Leur parole et leur colère enfin libérées.

Depuis, de nombreux hommes, personnalités publiques ou non, ont été dénoncés. Dans la catégorie « hommes de pouvoir », les Kevin Spacey, Gilbert Rozon, Nicolas Hulot et tant d’autres ont été démasqués. Et d’autres le seront sûrement. 

Depuis, comme un boomerang enragé, un effet puissant de contrecoup frappe le mouvement #MeToo, le féminisme lui-même et les femmes qui osent prendre la parole. 

Or, même ce retour en force d’une misogynie décomplexée et violente qui, disons-le, sévit aussi à travers des médias sociaux tentaculaires ne réussira jamais à faire taire les femmes. 

Rien n’est gagné

Au point où, face à des systèmes de justice inaptes à s’adapter à ces crimes sans témoin, les élus sont obligés d’agir. Enfin. Au Québec, les projets de tribunaux spécialisés en violences sexuelles et conjugales en sont le produit. 

Rien, évidemment, n’est gagné. Ces violences perdurent. Les féminicides se multiplient. On a même vu un agresseur qui, au Québec, a bénéficié d’une absolution conditionnelle sous prétexte qu’il fallait protéger sa carrière d’ingénieur et sa capacité de voyager pour celle-ci...

Et que dire des scandales sexuels longtemps camouflés par Hockey Canada ? Etc., etc., etc.

Comme quoi, si le mouvement #MeToo continue d’éveiller les consciences, il reste beaucoup à faire. Le travail d’éducation et, quand nécessaire, de répression ne fait que commencer.

Une fois libérée, la parole des femmes ne retournera plus jamais se terrer dans les cuisines. En Iran, sous le cri de ralliement « Femmes, vie, liberté », elle éclate même en plein visage des mollahs...

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