Météo déchaînée au Québec: les phénomènes extrêmes comme ceux de jeudi continueront de gagner en intensité et pourraient survenir plus fréquemment
Les changements climatiques ne sont pas étrangers à la situation observée partout dans le monde

Catherine Bouchard
Les phénomènes météorologiques extrêmes, comme ceux vécus jeudi dans plusieurs régions de la province, continueront de gagner en intensité et pourraient potentiellement se produire plus souvent, estime un météorologue.
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«Des phénomènes météorologiques extrêmes, on en a toujours vécu. Des orages comme hier, ce n’est pas la première fois qu’on voit ça. La différence, c’est que dans un contexte de changement climatique, les extrêmes deviennent de plus en plus extrêmes, et il peut y en avoir plus fréquemment», lance d’entrée de jeu André Monette, météorologue chez Météomédia.
- Écoutez l’entrevue de Mathieu Bordage, chasseur d’orages au micro de Jean-François Baril via QUB radio :
Jeudi, plusieurs régions de la province ont été frappées par des cellules orageuses très violentes, donnant lieu à différents phénomènes météorologiques, comme des pluies torrentielles, des inondations, des microrafales, des grêlons et même des tornades.

L’année 2023 a connu des débuts actifs sur le plan de la météo, alors que des phénomènes extrêmes sont observés un peu partout sur la planète. L’hiver a été froid et on connaît un début d’été avec une météo en dents de scie.
«On est dans un climat qui est susceptible de donner lieu à des événements extrêmes. 2023 est juste une preuve que ça n’ira pas en s’améliorant sur l’échelle de la planète, et non juste à Montréal et à Québec», poursuit le météorologue.
El Niño s’en vient
M. Monette indique également qu’avec le phénomène El Niño qui est en train de se former, les phénomènes météorologiques intenses pourraient également être exacerbés plus tard cet automne et cet hiver, ainsi que l’an prochain.
Conséquemment, plus les événements météorologiques extrêmes sont intenses, plus les risques reliés à ceux-ci sont élevés. Il est donc important de ne pas prendre les mises en garde à la légère, insiste le météorologue.
«Ça reste des phénomènes extrêmes et dangereux. On n’est pas à l’abri au Québec et ça ne s’améliorera pas avec l’augmentation de la température. Plus il fait chaud, plus les phénomènes peuvent être extrêmes», fait valoir M. Monette.

Par ailleurs, le météorologue fait une mise en garde, alors qu’il observe plusieurs raccourcis scientifiques. Tous les événements intenses ne sont pas automatiquement liés aux changements climatiques.
«Par exemple, lors d’une vague de froid en janvier, les climatosceptiques vont dire qu’il n’y a pas de changements climatiques, car on bat un record de froid. C’est la même chose pour une vague de chaleur. Ce n’est pas parce qu’il fait chaud en été que c’est causé par les changements climatiques. Il faut regarder ça sur plusieurs années», avise-t-il.