Meta prêt à ramener les nouvelles sur Facebook

Agence QMI
Le géant américain Meta a assuré mercredi être prêt à ramener la diffusion d’articles des médias sur Facebook et Instagram, à la condition d’être exclu de la loi régulant les nouvelles en ligne, aussi appelée C-18.
Interrogée par le bloquiste René Villemure en comité parlementaire mercredi, la responsable des politiques publiques chez Meta Canada, Rachel Curran, a dressé la table pour un retour de l’actualité sur Facebook et Instagram.
«Si vous pouviez travailler avec vos collègues au gouvernement pour faire des amendements à cette loi [C-18], cela nous permettrait de recommencer à partager des nouvelles sur notre plateforme», a-t-elle affirmé.
Adopté par le parti libéral de Justin Trudeau, la loi C-18 prévoit que les géants du web Meta et Google doivent verser des redevances, à être déterminées, pour soutenir l'écosystème médiatique, faute de quoi ils ne pourront plus partager de contenus des médias canadiens sur leurs plateformes. Google s’est finalement entendu avec Ottawa à la fin novembre en acceptant de verser 100 millions $ par année aux médias.
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Cette avenue est cependant inenvisageable pour Meta qui ne compte pas payer pour avoir le droit de diffuser «du contenu qui n’a pas de valeur commerciale pour nous», a souligné Mme Curran.
Celle-ci a également plaidé qu’à son avis, les médias bénéficient déjà largement des services offerts par Meta. L’usage de Facebook et d’Instagram pour la diffusion gratuite de nouvelles par les médias aurait une valeur estimée à 230 millions $, a avancé la porte-parole devant les parlementaires, un montant auquel s’ajoutent 20 millions $ en partenariats noué par Meta avec divers médias.
L’entreprise ne croit pas que son réseau social phare est devenu moins crédible depuis le blocage des médias reconnus. «Nous croyons qu’il y a toujours amplement d’informations crédibles sur notre plateforme», a avancé Rachel Curran en faisant allusion aux pages officielles des gouvernements, organismes et politiciens.
La porte-parole a aussi rejeté du revers de la main une suggestion du député Villemure qui se demandait si les réseaux sociaux ne sont pas devenus un service essentiel.
«Je ne dirais pas que ce sont des services essentiels. Ce sont des outils que les Canadiens aiment utiliser [...] pour partager de l’information sur leur famille et leurs amis, pour savoir ce qui se passe dans leur communauté», a évoqué Mme Curran.