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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

«Mes vieux jours vont s’en aller chez le diable!»: la guerre tarifaire fait fondre les épargnes de nos aînés

La chute des marchés boursiers génère «énormément d’inquiétude» quant aux placements

Danielle Paquin s’inquiète tellement pour la valeur de ces placements ces jours-ci qu’elle croit qu’elle devra continuer à travailler plus longtemps.
Danielle Paquin s’inquiète tellement pour la valeur de ces placements ces jours-ci qu’elle croit qu’elle devra continuer à travailler plus longtemps. Photo Olivier Faucher
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Olivier Faucher

2025-04-09T04:00:00Z
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Des aînés d’ici qui voient leurs épargnes fondre comme neige au soleil à cause de la chute des marchés boursiers entraînée par la guerre tarifaire de Donald Trump resserrent leur budget ou sont forcés de travailler plus longtemps.

«Ce sont des choses que j’avais placées pour mes vieux jours, mais les vieux jours vont s’en aller chez le diable!», regrette Danielle Paquin.

La serveuse de 65 ans est en préretraite et travaille trois jours par semaine dans un restaurant de Montréal-Nord.

«Mais là, je pense que je vais être obligée d’augmenter à quatre jours et de travailler plus vieille», se désole-t-elle, après avoir entre autres perdu 5000$ en trois jours.

Son exemple illustre la réalité d’autres aînés qui ont vu leurs épargnes de retraite touchées durement par les élucubrations du président américain.

Des traders à la Bourse de New York, le 3 avril dernier, au lendemain de l’annonce de la nouvelle rafale de tarifs visant de nombreux pays par le président américain, Donald Trump.
Des traders à la Bourse de New York, le 3 avril dernier, au lendemain de l’annonce de la nouvelle rafale de tarifs visant de nombreux pays par le président américain, Donald Trump. Photo AFP

Ces jours-ci, les marchés jouent au yo-yo, notamment depuis les rumeurs de négociations sur les tarifs imposés par les Américains.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

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«Énormément d’inquiétude»

Le Journal a rencontré plusieurs aînés rassemblés mardi pour un débat entre les candidats à l’élection fédérale du comté de Bourassa, à Montréal.

«Il y a énormément d’inquiétude. Beaucoup de gens nous téléphonent», explique Yves Tremblay, président de l’Association québécoise des retraités, section Montréal-Nord.

«Pour les deux ou trois années qui s’en viennent, je pense personnellement perdre 10% [de mes placements], au minimum. Déjà, on a commencé à en perdre», poursuit-il.

Robert Guilbault, un retraité du domaine bancaire qui voit aussi ses économies fondre, a commencé pour la première fois de sa vie à faire un budget.

«Il va y avoir moins de restaurants. Je prends l’autobus au lieu de la voiture à l’occasion pour couper le budget d’essence», dit l’homme de 72 ans.

Robert Guilbault.
Robert Guilbault. Photo Olivier Faucher

Si sa femme et lui vivent toujours dans leur maison, il craint que l’un d’entre eux tombe malade et que ses dépenses en logement et en soins explosent.

«Quand est-ce que la correction des marchés va se faire? Quand on prend de l’âge, on ne sait pas ce qui va arriver», angoisse-t-il.

Les partis politiques fédéraux en campagne électorale ont multiplié les promesses pour leur venir en aide.

Les libéraux veulent par exemple augmenter le Supplément de revenu garanti (SRG) de 5 % pendant un an, ce qui augmenterait jusqu’à 652 $ les montants aux aînés à faible revenu. L’argent serait non imposable.

Les conservateurs, eux veulent leur permettre de gagner jusqu’à 34 000 $ par année sans devoir payer d’impôt.

Déjà vulnérables

Yves Tremblay souligne que les aînés sont souvent déjà vulnérables. En 2023, l’Observatoire québécois des inégalités concluait que 16% des Québécois de 65 ans et plus vivaient sous le seuil de pauvreté.

«En ce moment, il y a déjà les soins à domicile qui sont coupés par le gouvernement, les loyers qui sont trop hauts», mentionne M. Tremblay.

Maxime Toussaint, qui qualifie Trump de «monstre qui inquiète tout le monde», croit que tous doivent faire leur part pour soutenir les plus âgés dans le contexte actuel.

Yves Tremblay et Maxime Toussaint.
Yves Tremblay et Maxime Toussaint. Photo Olivier Faucher

«Il y a des magasins qui offrent des petites réductions aux aînés. Je crois que tous les magasins devraient le faire», fait valoir le Montréalais de 79 ans.

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