«J’aime que les gens prennent plaisir à la détester»: Larissa Corriveau brille en espionne dans «Les armes»

Guillaume Picard
Larissa Corriveau s’est fait un nom auprès du grand public grâce à ses rôles dans À cœur battant, Sorcières et surtout Toute la vie, série dans laquelle elle jouait une femme écorchée vive. Elle confirme encore une fois son talent en campant une traîtresse à la nation dans le thriller militaire Les armes.
Pour notre bon plaisir, son personnage, la majore Catherine Sergerie, fait preuve d’infidélité envers son pays à l’heure où le groupe paramilitaire Wagner, vraisemblablement soutenu par Moscou, viole la souveraineté canadienne sous les ordres d’un certain Fedor Stavinski – alias Aigle à deux têtes – dans la fiction produite par Fabienne Larouche et Michel Trudeau, d’Aetios.
C’est un plaisir de voir son personnage récupérer des cartes SIM dans le double fond d’un tiroir ou passer des appels énigmatiques.

«Il y a quelque chose de plus grand que nature dans le stéréotype du méchant, mais on aime ça!» a dit la principale intéressée.
Dès que l’on a fait sa connaissance, la militaire était difficile à saisir. Maintenant, on est suspendu à ses lèvres afin de savoir ce qu’elle manigance.
La comédienne ignorait, au départ, que son personnage trahissait son pays. Mais elle avait en quelque sorte deviné qui est vraiment Catherine Sergerie, car elle lui a, dès ses premières scènes, insufflé une bonne dose de mystère.

«C’est comme si moi, intuitivement ou instinctivement, j’avais amené un petit côté louche dans mon jeu. Il y avait dès le début un petit côté mystérieux, puis le look aussi qu’elle avait, le chignon. C’était aussi précisé qu’elle écoutait aux portes... sans qu’on ait dit qu’elle était traîtresse. Je pense que mes propositions d’énergie un peu ambiguë pour le personnage ont inspiré l’auteur à développer la piste de l’espionne.»
Pour Larissa Corriveau, la majore Sergerie est une «mercenaire dont la principale carte est la manipulation». Selon l’auteur Alexandre Laferrière, cette militaire québécoise qui parle plusieurs langues, dont l’italien et le russe, a été recrutée par Stavinski «pour accomplir certaines tâches». Il a aussi ajouté qu’en plus des Russes, les Chinois s’ajouteront dans le portrait, sans compter les Américains qui sont déjà bien présents.
«Le plaisir que j’ai à la jouer, c’est d’être toujours dans le mensonge et de savoir que le public sait. Les seuls qui ne savent pas qui elle est vraiment sont les autres personnages, ce qui est quand même jouissif. J’aime qu’on soit dans l’archétype de la méchante et j’aime que les gens prennent plaisir à la détester.»
On n’a encore rien vu

La comédienne prévient que la taupe qu’elle incarne avec brio est loin d’avoir terminé ses basses besognes, elle qui est liée à l’otage du colonel Craig (François Papineau), Daniel Colin (Patrick Labbé).
«Elle va aller loin dans ses manigances et elle ne va pas aider le colonel Savard [joué par Vincent-Guillaume Otis] à se sortir du pétrin, disons-le. Sergerie va sentir de plus en plus la soupe chaude et l’étau va se resserrer autour d’elle. Même si elle est très habile, elle ne sera pas en pleine possession de ses moyens et va commencer à avoir sérieusement peur.»
Elle est d’ailleurs la première personne qu’interroge l’enquêteur Olivier Laroche (Mickaël Gouin), dont la mission est justement de débusquer la taupe qui œuvre sur la base.
Du théâtre et du cinéma aussi
Larissa Corriveau, qui met en boîte des scènes de la série cet automne, vient de boucler le tournage du premier bloc du prochain film de Denis Côté, Violence du corps de l’autre. Il s’agit de leur cinquième collaboration, ce qui en fait une muse pour le réalisateur.
On la verra par ailleurs dans le film Le train, de Marie Brassard, qui prendra l’affiche le 24 octobre prochain. Elle y tient le rôle principal.
Enfin, du 18 novembre au 6 décembre, elle foulera la scène du Théâtre Prospero, à Montréal, pour défendre le texte de la pièce La jeune fille suppliciée sur une étagère.
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