Mère de Québec coupable d’inceste: atroce récit de deux enfances brisées

Une mère indigne a admis lundi des agressions et gestes sexuels sur ses propres enfants, reconnaissant des actes ignobles qui lui ont valu une peine d’un peu moins de sept ans de pénitencier pour inceste et corruption d’enfants.

Le dossier est assurément l’un des plus choquants à avoir été entendu au palais de justice de Québec dans les dernières années. 

L’enquête des autorités a été ouverte à la fin de l’été 2023 après le placement des deux petites victimes, un frère et une sœur, en famille d’accueil pour négligence. Rapidement, les deux enfants y ont eu des comportements sexuellement explicites. Leurs parents d’accueil les ont notamment observés s’embrasser continuellement avec la langue, en plus de les surprendre, une fois, «nus en train de tenter d’avoir une relation sexuelle».

«Ils ne peuvent pas être l’un à côté de l’autre sans se toucher de manière inappropriée», peut-on lire dans le résumé conjoint des faits déposé au tribunal.

C’est en les questionnant à ce moment que les verbalisations des enfants ont débuté.

«Le droit de baiser»

«Moi j’ai le droit chez papa et maman de baiser [ma sœur].»

«Chez les parents, on fait l’amour avec les parents.»

C’est dans ces mots troublants que se sont confiés le jeune garçon de cinq ans et la fillette de six ans à leurs parents d’accueil et à des intervenants de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ).

Les verbalisations complètes des deux victimes sont plus que choquantes. Dans des mots qui ne devraient jamais se retrouver dans le vocabulaire d’enfants, ils ont décrit ce qui meublait leur quotidien tordu.

Toutefois, une fois devant les policiers, les petits se refermaient, disant vouloir partir.

La mère indigne, que l’on ne peut identifier pour protéger l’identité des victimes, a finalement reconnu la longue liste d’actes sexuels pratiqués avec ou devant ses enfants sur une période d’un an et demi. La délinquante a même reconnu avoir eu une relation complète avec son jeune garçon sous la pression de son conjoint qui lui avait dit de «montrer ses talents à son fils».

La femme a plaidé coupable lundi à des chefs d’agression sexuelle, de contacts et d’incitation à des contacts sexuels et d’inceste à l’égard de son fils. S’ajoutent des chefs d’exhibitionnisme et de mise en danger des mœurs de ses deux enfants.

«Les enfants disent la vérité, ils sont intelligents», avait-elle confié aux enquêteurs sur Service de police de la ville de Québec lors de son interrogatoire vidéo après son arrestation.

Près de sept ans

Lundi, dans le box de la détention, elle était impassible jusqu’à ce que la procureure au dossier, Me Anne-Frédérique Coulombe, fasse le récit troublant de sa perversion et évoque «les conséquences très importantes sur le développement des victimes».

«Je veux juste dire que je regrette ce que j’ai fait», a laissé tomber la femme de 34 ans, essuyant quelques larmes.

La juge Réna Émond a entériné la suggestion commune des parties d’une peine de 82 mois de détention, soit un peu moins de sept ans. Il lui sera également interdit pour une période de 20 ans après l’expiration de sa peine d’entrer en contact avec ses enfants.

«Le crime a été commis par la personne en qui ils ont le plus confiance: leur mère», a déploré la magistrate, s’opposant au passage à une demande de l’avocate de la défense, Me Marie-Maxime Tremblay, pour que la mère puisse écrire à son conjoint durant sa détention. «C’est très inquiétant cette relation-là. [...] Pour moi, tout ça est malsain.»

Le conjoint, un homme de 25 ans, a lui aussi été arrêté et accusé en lien avec les dénonciations des deux petits, dont il n’est pas le père biologique. Son dossier est toujours au stade de l’enquête préliminaire et la preuve de son implication demeure donc à être faite.