Merci, Bernard Drainville

Denise Bombardier
Ah, quel soulagement d’avoir entendu, enfin, la semaine dernière, le ministre de l’Éducation Bernard Drainville lancer son cri du cœur pour défendre les bulletins chiffrés à l’école.
Depuis des décennies, les égalitaristes rêveurs impénitents souhaitent abolir tout contrôle chiffré au profit d’une évaluation des compétences, un charabia vite transformé en fourre-tout et difficilement décodable pour les parents d’élève.
Bernard Drainville, un des politiciens les plus expérimentés du cabinet Legault, a fait profil bas depuis l’élection d’octobre dernier. Le nouveau ministre au tempérament sanguin s’oppose à la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement et à l’Association québécoise du personnel de direction des écoles pour qui les bulletins chiffrés sont injustes. Les deux organisations prétendent que c’est une évaluation des compétences qui s’impose.
- Écoutez la chronique de Denise Bombardier au micro de Richard Martineau, disponible en balado sur QUB radio :
En fait, Bernard Drainville, ce fils d’agriculteur, diplômé de la London School of Economics, a toujours gardé les pieds sur terre. On peut imaginer qu’ayant enfin retrouvé la parole il pourrait s’attaquer concrètement à la pénurie d’enseignants qui annonce des lendemains catastrophiques en éducation.
Intégration
Bernard Drainville saura, on l’espère, résister à cette idéologie rampante qui prétend que l’intégration dans les classes dites « normales » de jeunes atteints de troubles graves de la concentration et du comportement est le meilleur moyen de les soigner grâce au contact avec des camarades dits « normaux ».
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Depuis quand un système public peut-il accommoder et instruire des catégories d’enfants si différents ? Dans une classe d’une trentaine d’élèves, combien d’enfants « perturbés » peut-on risquer d’asseoir avec leurs camarades moins troublés ? Et qui peut garantir que ce ne seront pas ces derniers qui seront limités dans leur capacité d’apprendre ?
À force de vouloir être vertueux, le Québec en est arrivé à perdre la raison au profit, eh oui, de l’idéologie. Le réalisme de Bernard Drainville est donc bienvenu et nécessaire.