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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Merci, Bernard Drainville

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Photo portrait de Denise Bombardier

Denise Bombardier

2023-01-23T10:00:00Z
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Ah, quel soulagement d’avoir entendu, enfin, la semaine dernière, le ministre de l’Éducation Bernard Drainville lancer son cri du cœur pour défendre les bulletins chiffrés à l’école.

Depuis des décennies, les égalitaristes rêveurs impénitents souhaitent abolir tout contrôle chiffré au profit d’une évaluation des compétences, un charabia vite transformé en fourre-tout et difficilement décodable pour les parents d’élève.

Bernard Drainville, un des politiciens les plus expérimentés du cabinet Legault, a fait profil bas depuis l’élection d’octobre dernier. Le nouveau ministre au tempérament sanguin s’oppose à la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement et à l’Association québécoise du personnel de direction des écoles pour qui les bulletins chiffrés sont injustes. Les deux organisations prétendent que c’est une évaluation des compétences qui s’impose.

En fait, Bernard Drainville, ce fils d’agriculteur, diplômé de la London School of Economics, a toujours gardé les pieds sur terre. On peut imaginer qu’ayant enfin retrouvé la parole il pourrait s’attaquer concrètement à la pénurie d’enseignants qui annonce des lendemains catastrophiques en éducation.

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Intégration

Bernard Drainville saura, on l’espère, résister à cette idéologie rampante qui prétend que l’intégration dans les classes dites « normales » de jeunes atteints de troubles graves de la concentration et du comportement est le meilleur moyen de les soigner grâce au contact avec des camarades dits « normaux ».

Depuis quand un système public peut-il accommoder et instruire des catégories d’enfants si différents ? Dans une classe d’une trentaine d’élèves, combien d’enfants « perturbés » peut-on risquer d’asseoir avec leurs camarades moins troublés ? Et qui peut garantir que ce ne seront pas ces derniers qui seront limités dans leur capacité d’apprendre ?

À force de vouloir être vertueux, le Québec en est arrivé à perdre la raison au profit, eh oui, de l’idéologie. Le réalisme de Bernard Drainville est donc bienvenu et nécessaire.

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