Menaces tarifaires de Donald Trump: ces Québécois mettent une croix sur la Floride

Elisa Cloutier et Dominique Lelièvre
Les récentes menaces tarifaires du président Donald Trump ont été le «clou dans le cercueil» pour des Québécois qui songeaient à passer leurs prochains hivers sous le soleil de la Floride.
C’est le cas, notamment, d’un couple de Bois-des-Filion, qui à l’approche de la retraite s’est rendu en Floride l’an dernier dans le but de se trouver un coin chaud où passer les prochaines saisons froides.
Âgés de la fin cinquantaine, Nathalie Pesant et Guy Presseau ont toutefois pris un pas de recul en constatant la faiblesse du dollar canadien et le coût de la vie élevé dans le Sunshine State.

Bien que ce soit le contexte économique qui les ait poussés à mettre leur projet sur pause, les récentes sorties de Donald Trump ont été la goutte de trop pour eux.
«Les États-Unis et le Canada ont été alliés depuis le début des temps. [...] De nous traiter comme ça, à la place de prendre des manières diplomatiques plutôt que des menaces, c’est sûr que c’est irritant», mentionne M. Presseau.
Le couple craint que le président Trump décrète éventuellement de nouvelles mesures qui seraient désavantageuses pour les snowbirds canadiens.
«Jusqu’à maintenant, je pensais vraiment que notre rêve était pour se réaliser, puis maintenant, je vois le jour s’éloigner un peu plus, sinon jamais», soupire Mme Pesant.
Cap sur la République dominicaine
Le couple s’intéresse maintenant à d’autres options, comme la République dominicaine, une destination très prisée par les snowbirds qui quittent la Floride, depuis quelques années.
«C’est là qu’on s’est dit: attends un peu, je pense que Las Terrenas [en République dominicaine] ça serait peut-être plus intéressant», raconte M. Presseau.
«Le paradis»
C’est d’ailleurs le cas de Denis Perreault, qui a migré de la Floride à la République dominicaine il y a deux ans.
«J’ai trouvé le paradis ici», affirme celui qui passe deux mois à Puerto Plata cet hiver.

Le retraité de 75 ans, anciennement policier à la Sûreté du Québec, a passé plus de 18 hivers à Hallandale, en Floride, avant de quitter le pays pour la température et des raisons économiques.
«C’était devenu très cher. Quand tu paies plus de 2000$ US par mois et que tu dois chauffer la nuit en janvier parce qu’il fait 14 ou 15 degrés, ce n’est pas drôle», critique le septuagénaire originaire de Berthierville.
Terminé, la Floride
Il affirme qu’il aurait pu y retourner éventuellement, en louant un condo, mais les récentes sorties de Trump ont été «le clou dans le cercueil».
«Pour moi, la Floride, c’est terminé», dit-il.
Il a d’ailleurs déjà loué son appartement en République dominicaine pour l’an prochain. «C’est moins du double que la Floride», dit-il en parlant de son loyer, qui lui coûte près de 1600$ CA par mois.
Rencontrer des Québécois
M. Perreault est aussi heureux de pouvoir fraterniser avec un grand nombre de Québécois, surtout lors de ses passages au restaurant Le Petit François, tenu par un Québécois.
«Je suis assis sur la terrasse et il y a une centaine de personnes. Il doit y en avoir au moins 80 qui sont Québécois, c’est super, je me sens comme chez nous», dit-il, en ajoutant qu’il veut aussi apprendre l’espagnol.
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