Menaces et attaques: Donald Trump se rapproche (encore) de l’autoritarisme

Menaces contre ses opposants et les médias: plusieurs attaques menées la semaine dernière par Donald Trump semblent le rapprocher de l’autoritarisme. On revient sur trois de ces évènements.

1- Trump menace d’arrêter Zohran Mamdani

Lors du discours qui a suivi sa victoire à la primaire démocrate pour la mairie de New York il y a deux semaines, le candidat socialiste Zohran Mamdani a soutenu qu’il avait l’intention de nuire au travail des agents de la police fédérale de l’immigration (ICE) en les empêchant de procéder à des raids dans les installations appartenant à la ville de New York.

S’il est élu maire, Mamdani a aussi promis d’investir des millions de dollars dans des services d'aide juridique pour les New-Yorkais ciblés par les politiques migratoires du président républicain.

Quand des journalistes ont rapporté ces propos à Donald Trump le 1^er juillet, il a menacé d’arrêter le candidat démocrate.

«Nous devrons alors l'arrêter... beaucoup de gens disent qu'il est ici illégalement. Nous allons examiner tous les éléments», a-t-il indiqué.

«Nous n’avons pas besoin d’un communiste dans ce pays», a-t-il ajouté, en référence aux opinions politiques de Zohran Mamdani.

Ce dernier commentaire fait craindre que les attaques de Donald Trump envers le démocrate soient motivées par son désir de faire taire les politiciens de l’opposition.

2- Trump menace de poursuivre le réseau CNN

Le 30 juin, le réseau américain CNN a parlé d’ICEblock, une application qui permet de suivre les descentes de l’ICE et d’alerter les personnes qui se trouvent à proximité afin qu’elles puissent les éviter.

Les utilisateurs de l’application peuvent aussi ajouter des précisions, comme la tenue vestimentaire des agents ou le type de voiture qu'ils conduisent.

La secrétaire à la Sécurité intérieure de Donald Trump, Kirsti Noem, a indiqué que le gouvernement américain travaillait avec le ministère de la Justice pour déterminer s’il était possible d’engager des poursuites judiciaires contre CNN pour avoir révélé l’existence de l’application.

«Ce qu'ils font, c'est d’encourager activement les gens à éviter les activités et les opérations des forces de l'ordre, et nous allons les poursuivre en justice», a-t-elle affirmé.

L’administration républicaine a également menacé de poursuivre l’entreprise médiatique pour avoir divulgué des informations contenues dans un rapport secret du Pentagone qui remettaient en question les conséquences des attaques américaines contre les installations nucléaires de l’Iran, le 22 juin dernier.

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3- Donald Trump menace de s’en prendre à Elon Musk

La guerre de mots entre Donald Trump et Elon Musk a atteint un nouveau sommet.

Le 30 juin dernier, Elon Musk a promis de créer son propre parti politique si le Congrès adoptait la «grande et belle loi», le projet budgétaire emblématique de Donald Trump.

Le lendemain, le président a menacé de s’en prendre aux entreprises de l’homme le plus riche du monde et d’enquêter sur la légalité de son statut de citoyen américain.

«Sans subventions, Elon devrait probablement fermer boutique et rentrer chez lui en Afrique du Sud», a déclaré Trump sur sa plateforme Truth Social.

«Plus de lancements de fusées, de satellites ou de production de voitures électriques, et notre pays économiserait une FORTUNE, a-t-il poursuivi.

Les deux plus grandes entreprises d’Elon Musk, SpaceX et Tesla, bénéficient de nombreux financements provenant de programmes gouvernementaux.

L’action de Tesla a chuté de 14% le 3 juillet, deux jours après les menaces formulées par Donald Trump.

De telles attaques en provenance de la Maison-Blance ont de quoi préoccuper, selon Ian Bassin, cofondateur et directeur du projet Protect Democracy.

«Trump montre clairement que s'il peut faire cela à l'homme le plus riche du monde, il peut certainement le faire à vous», a-t-il indiqué dans une entrevue accordée à The Guardian.

Rappelons qu’Elon Musk a annoncé le week-end dernier la création de sa propre formation politique, la «Parti de l’Amérique», qu’il présente comme une alternative aux deux partis américains dominants, démocrate et républicain.