Menaces de tarifs de Trump: Fréchette marche sur des œufs sur l’électricité
La ministre économique du gouvernement Legault refuse de s’avancer sur ce scénario

Francis Halin
Alors que le premier ministre François Legault n’exclut pas de couper l’Hydro aux Américains pour répondre à Donald Trump, sa ministre de l’Énergie se montre plus prudente sur la question que son chef.
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Quand un journaliste lui a demandé, jeudi, en marge d’une allocution à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), si elle pouvait cesser d’exporter de l’électricité aux Américains en riposte, celle-ci a marché sur des œufs.
«Je ne m’avance pas sur le fait que l’on va la considérer, mais c’est une option», a répondu la ministre de l’Énergie.
«On ne veut pas étaler l’ensemble des mesures que l’on pourrait prendre avant que l’on soit devant une situation problématique», a-t-elle indiqué.
«Il y aura des représailles advenant qu’il y ait imposition de tarifs, mais la nature même de ces représailles est à définir», a-t-elle précisé.

La veille, entourée des premiers ministres des provinces, François Legault avait dit ne rien exclure.
«Actuellement, on n’exclut rien. Il y a plusieurs scénarios envisagés, mais on n’exclut rien», avait rétorqué le premier ministre à une question portant sur l’hydroélectricité du Québec comme levier de négociation.

Pas de 51e État
Devant un gratin d’affaires, Christine Fréchette a rappelé, jeudi midi, que plus de 70% de nos exportations de marchandises vont aux États-Unis, ce qui représente 400 000 emplois ici, et que plus de 10 000 de nos entreprises y brassent des affaires.
«Notre plan A, ce n’est pas de devenir le 51e État des États-Unis, c’est d’éviter les tarifs douaniers», a martelé la ministre comme un slogan.
«Ce sont les Américains qui vont payer la plus grande part des tarifs, si tarifs il y a», a-t-elle insisté.

«Congé de compétitivité»
Au moment où les économistes de Desjardins estiment que l’imposition de tarifs douaniers de 25% pourrait faire baisser le taux de change du dollar canadien à un maigre 65 cents US, la ministre a insisté sur l’importance de rester productif.
«Advenant que la valeur du dollar baisse, il ne faudrait pas que ce soit une sorte de congé de compétitivité pour nos entreprises», a-t-elle illustré.
«On n’a pas besoin d’être aussi performant quand la valeur du dollar canadien diminue parce que le prix payé par l’Américain va être intéressant», a-t-elle conclu.
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