Menaces de Donald Trump: un regain de vie pour le PLC
Les menaces du président américain redonnent de la vigueur à la marque libérale, tant à Ottawa qu’à Québec

Guillaume St-Pierre – analyse
C’est un véritable coup de tonnerre: la colère des Québécois envers Donald Trump profite à la marque libérale au grand complet, que ce soit à Ottawa ou à Québec.
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On se doutait que l’élection de Trump allait bouleverser l’échiquier politique. Un sondage Léger–Le Journal–TVA Nouvelles réalisé au plus fort de la menace tarifaire des derniers jours le confirme.
Le rebond fait renaître les espoirs des libéraux fédéraux. À Québec aussi, le PLQ sort de la cave (voir texte ci-contre). S’agit-il d’une simple saute d’humeur ? Telle est la question...
Tous contre Trump
Les insultes du président américain ont entraîné un rare mouvement de solidarité pancanadien auquel n’échappe pas le Québec. Un pour tous, tous contre Trump, au détriment du Bloc Québécois.
Dans cette période de crise, il ne suffit pas de stationner son vote au Bloc, de protester contre les libéraux et les conservateurs. Un ni-ni, qui, en ces temps troubles, devient soudainement moins attrayant.
Pour le Bloc, le retour sur terre est brutal. Il devra trouver son utilité dans un débat qui laisse peu de place aux tiers partis.
À 24 % des appuis au Québec, Pierre Poilievre n’a pas à rougir. Il continue de progresser et son vote se consolide au lieu de s’effondrer. Il faut tout de même se rendre à l’évidence : la vaste majorité des Québécois se méfient encore de lui.
Un constat qui est encore plus frappant lorsqu’on fait entrer Mark Carney dans l’équation.
Carney fait le plein
Avec l’ex-gouverneur de la Banque du Canada à sa tête, le PLC atteint carrément des sommets à 38 %! Est-ce l’effet de nouveauté ou son CV qui semble fait sur mesure dans ce moment d’anxiété économique?
Visiblement, son français hésitant et son absence d’expérience politique ne le disqualifient pas aux yeux de l’électorat. Du moins pas encore. Il faudra voir à l’usure, en commençant par les débats dans la course à la chefferie.
Carney devra aussi se méfier de l’effet Kim Campbell, qui après avoir remplacé Brian Mulroney, était en tête dans les sondages avant de complètement s’effondrer.
Cela reste à voir si les Québécois affectionnent Mark Carney ou plutôt l’idée qu’ils se font de lui.
Voler à Poilievre
Le coup de sonde donnera des sueurs froides à Pierre Poilievre, qui tente désespérément d’associer Mark Carney à Justin Trudeau. Le PLC a passé les dix dernières années à piller le programme du NPD alors que les candidats libéraux ont passé les 10 derniers jours à plagier celui de Poilievre.
Le grand recentrage libéral est peut-être cynique, mais il est en phase avec l’humeur de l’électorat. Car au-delà de la menace Trump, le principal irritant demeure la hausse du coût de la vie. Bref, les vraies affaires.
La soif de changement demeure élevée. Pierre Poilievre devra trouver une façon d’en rester le champion.