[EN VIDÉO] Menaces dans les écoles: vers des exercices de confinement obligatoires au Québec?

Marie-Laurence Delainey
Les confinements survenus dans les écoles secondaires de Matane et Laval ces dernières semaines suscitent de l’inquiétude au sein de comités de parents qui se demandent si on ne devrait pas rendre obligatoires les exercices de confinement barricadé.
Le sujet s’est imposé lors d’une rencontre de la Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ), jeudi dernier.
«Dans les dernières années, ce qui se passait aux États-Unis, c’était loin de chez nous. Là, ça se rapproche... on avait des préoccupations de parents à savoir si ça devrait être obligatoire ou pas. C’est une consultation qu’on va faire avec nos membres dans les prochaines semaines», explique la présidente de la FCPQ, Mélanie Laviolette.

Après la fusillade du Collège Dawson en 2006, la Sûreté du Québec (SQ) a instauré le Plan de réponse pour des établissements sécuritaires (PRES), qui prévoit comment mettre les élèves et le personnel scolaire à l’abri d’une menace dans ou près d’une école le temps que les policiers sécurisent les lieux.
Moins d’une école sur cinq fait des exercices de confinement
Même si la SQ recommande aux établissements de faire des exercices préventifs, c’est à eux que revient la décision. En 2023, environ 320 sur 1692 écoles du territoire de la SQ ont fait une pratique.
La tenue d’exercices a fait débat dans le passé auprès de parents craignant que cela génère de l’anxiété surtout chez les élèves du primaire. Mais les exercices, lorsqu’ils sont bien faits, peuvent jouer un rôle important, soutient la sergente Isabel Des Groseillers, coordonnatrice provinciale en police de proximité à la Sûreté du Québec.
«Si c’est [les confinements] nouveau, ils ne sauront pas quoi faire et on va perdre de précieuses minutes qui sont super importantes. Ce n’est pas une simulation. Pas de cris, pas de peurs, pas de policiers armés, pas de jeux de rôle. La pratique n’a pas pour but de générer des émotions, mais bien des réactions. Si on fait un exercice deux fois par année... il faut que ça devienne un automatisme.»

Un ours dans l’école?
Pour éviter un sentiment de panique, des établissements organisent des exercices sans les élèves alors que d’autres font plutôt des mises en situation. Un parent a raconté à la FCPQ que l’école de son enfant avait organisé un «curieux» exercice sous prétexte qu’un ours s’était introduit dans l’école, qui elle, est située en milieu urbain.
Plus de communication et uniformisation des règles demandées
La FCPQ aimerait qu’on communique davantage et qu’on uniformise les façons de faire.
«On est bombardés de courriel aussi comme parents des écoles, je ne pourrais même pas vous dire que j’ai reçu de l’information moi-même à ce sujet-là concernant l’école de mes enfants. Je sais qu’ils font des exercices, mais est-ce que c’est des exercices de feu? De confinement? Voyez-vous? C’est un exemple. Ce n’est pas clair», relate la présidente de la FCPQ.
Outre les exercices, même si de nombreux corps de police se sont inspirés du PRES de la SQ, des éléments diffèrent selon les endroits.
Code noir à l’école

Contrairement aux écoles du territoire de la police provinciale, certaines communiquent par exemple avec des codes de couleur. L’Agence QMI a appris que le 25 mars, la polyvalente de Sainte-Thérèse, dans les Laurentides, a été confinée. Vers 11h, Karine Richard a reçu un texto de son garçon de première secondaire disant simplement: «code noir».

«Je suis allée chercher sur internet c’est quoi un code noir. L’angoisse a embarqué pas pire. J’ai regardé dans le code de vie de l’école, rien, il n’y a pas nulle part où ça explique vraiment c’est quoi un code noir», déplore la mère.
Selon les informations de l’Agence QMI, un homme possiblement armé s’était barricadé chez lui, près de la polyvalente de Sainte-Thérèse. Les élèves ont été confinés pour éviter qu’ils sortent sur l’heure du dîner et se retrouvent près du périmètre. Personne n’a été blessé.
Québec veut aussi plus de cohérence
Le cabinet du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, rappelle que le plan de prévention de la violence et de l’intimidation dans les écoles déposé en octobre, qui comprend un protocole d’urgence obligatoire dans chaque établissement scolaire, vise entre autres à uniformiser les règles.
«Notre objectif est de s’assurer qu’il y ait une cohérence dans le réseau et que chaque milieu applique les mesures d’urgence qui devront également être bien communiquées.»