Menace tarifaire: «S’il y a imposition de tarifs, la priorité n’est pas l’équilibre budgétaire», dit Eric Girard
Gabriel Côté
Si l’administration américaine impose des tarifs douaniers, le retour à l’équilibre budgétaire ne sera plus la priorité pour le gouvernement du Québec, a affirmé le ministre des Finances Eric Girard.
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«S’il y a imposition de tarifs et récession, la priorité ce n’est pas l’équilibre budgétaire. La priorité, c’est l’économie, s’assurer que nos entreprises et les Québécois passent à travers. À ce moment-là, l’équilibre budgétaire devient un objectif secondaire au bien-être de la société canadienne et québécoise», a dit le grand argentier du Québec sur les ondes du 98,5 vendredi matin.
Donald Trump a réitéré jeudi qu’il irait de l’avant avec l’imposition de tarifs de 25% sur les importations en provenance du Canada et du Mexique à compter du 1er février.
Si cette situation fait craindre le pire en ce qui concerne l’économie canadienne, fortement dépendante de ses exportations vers les États-Unis, le ministre Girard soutient qu’il faut rester calme et d’abord voir ce qui va réellement se produire.
«Il va falloir voir les faits [...]», a-t-il lâché. «Il n’est pas dans l’intérêt des Américains de poser ces gestes, et c’est pour ça qu’on continue de croire que les faits vont être moins graves que ce qui est véhiculé», a-t-il mentionné. «Nous, on va réagir aux faits, et oui, on va aider nos entreprises.»
Prié de donner des détails, M. Girard a expliqué que ces aides vont ressembler à ce qui avait été mis en place pendant la pandémie. «On offre des liquidités aux entreprises qui sont profitables avant l’imposition de tarifs», a-t-il dit. «On est prêt à prêter aux entreprises au même taux que le gouvernement emprunte.»
«L’ensemble des entreprises ne tirera pas sur ces lignes-là, car il y a des entreprises hautement profitables, qui, face à la réduction de la demande, ne voudront pas nécessairement augmenter leur endettement», a-t-il ajouté.
À savoir si l’imposition de tarifs entraînera nécessairement une récession catastrophique, M. Girard a répondu: «On serait en récession, mais non, ce ne serait pas la pire récession de l’histoire du Canada», en rappelant que la Banque du Canada s’attend à un impact de 2% sur l’économie en deux ans.
«Et on a de bonnes raisons de croire que, s’il y a des tarifs, il y aura des conditions rattachées à ça, qu’on pourra faire valoir nos points, remplir ces conditions, et qu’on pourra rapidement abaisser ces tarifs, [voire] les prévenir», a ajouté le ministre.