Menacé de suspension: Max Verstappen ne changera pas son style de pilotage
Malgré l’incident en Espagne, le quadruple champion du monde conservera son style agressif


François-David Rouleau
Même s’il fait des flammèches en piste par ses manœuvres détestables, discutables et déloyales, Max Verstappen ne compte pas changer son style de pilotage. Pas plus que dans l’objectif d’éviter une suspension. Car c’est ce qui pend au-dessus de la tête du quadruple champion du monde en titre.
Sa manœuvre dangereuse aux dépens de George Russell en fin de course à Barcelone a suscité des tonnes de réactions, fait couler de l’encre et même mené à des excuses publiques de sa part dans les jours suivant l’épreuve espagnole.
Rappelons qu’à la suite d’une décision controversée et d’une directive d’équipe de laisser passer Russell au 64e tour, le pilote vedette de la Red Bull a percuté intentionnellement la Mercedes en accélérant et lui coupant le passage dans le 5e virage.

Cette manœuvre dangereuse lui avait valu une pénalité de 10 secondes qui l’avait fait dégringoler de la 5e à la 10e place en plus de l’inscription de trois points d’inaptitude sur sa licence.
Un petit point
Depuis 12 mois, il compte 11 points d’inaptitude. Ce qui signifie que le Néerlandais ne peut faire de gaffe ou d’éclat en encaissant un autre point dans les deux prochaines courses. Sinon, il sera suspendu durant une course. Il retrouvera d'autres points après l'épreuve du Mexique, en octobre prochain.
N’empêche, il ne changera pas son style de pilotage. Il restera tout aussi instinctif et agressif au volant.
«Rien ne va changer. Pourquoi le ferais-je, a-t-il questionné en point de presse dans les locaux montréalais de Red Bull à moins de 24 heures de la première séance d’essais libres.
«C’est ma situation. J’avais huit points auparavant et j’en ai maintenant 11. Je ne peux pas m’en défaire. Je vais continuer à me faire confiance et courir comme je le fais, à la dure.»

Questionné à savoir si la F1 peut se passer de lui l’instant d’une course, il a aussitôt renvoyé la balle, en riant, dans le camp du grand cirque qui se promène à travers le monde.
Même au volant d’une voiture capricieuse et moins compétitive, le Néerlandais qui occupe présentement le troisième rang du classement des pilotes réussit à embêter ses rivaux de McLaren. Le meneur Oscar Piastri le devance de 49 points tandis que Lando Norris roule devant à 39 points.
Frustration progressive
Verstappen est aussi revenu sur le fil des évènements ayant conduit à ce geste de frustration contre Russell, grand rival avec qui il partage peu ou aucune affinité. Il a assuré que tout ça n’avait rien à voir avec sa position au classement.
Selon lui, l’instruction de le laisser passer n'avait aucun sens alors que les deux étaient venus en contact tout juste auparavant après la relance de la course qui s'était bien déroulée jusqu'à la sortie de la voiture de sécurité.
«Ce n’était pas la chose à faire. C’était une erreur de jugement à l’approche de ce virage, clairement, a-t-il relaté. Mais il faut scruter tous les détails. Tout le monde fait des erreurs dans la vie, apprend de celles-ci et passe à autre chose.

«C’étaient des tours frustrants, a-t-il poursuivi en résumant la scène. On m’a dépassé sur la ligne droite, j’ai failli perdre le contrôle de ma monoplace sur des gommes dures et on m’a foncé dedans au premier virage. Tout est arrivé au même moment.»
Dans la controverse et après mûre réflexion, Verstappen s’est ensuite publiquement excusé pour son geste.
«Ça n’a pas été dur de le faire. On réfléchit à tout, même après les bonnes courses. Ça n’a pas été difficile d’arriver à cette excuse», a-t-il indiqué.
À Montréal, il cherche à signer une quatrième victoire, dont une troisième de suite.