COP15: même les petites protestations arrivent à perturber les activités au Palais des Congrès

Louis-Philippe Messier
À l’intérieur de Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier se déplace surtout à la course, son bureau dans son sac à dos, à l’affût de sujets et de gens fascinants. Il parle à tout le monde et s’intéresse à tous les milieux dans cette chronique urbaine.
Le scénario catastrophe de l’émeute que redoutaient les commerçants aux alentours du Palais des congrès pendant la Conférence sur la biodiversité (COP15) ne s’est pas avéré.
Pourtant, depuis mercredi matin et la première action du groupe Bloquons la COP15, les délégués internationaux savent qu’ils ne sont jamais certains de pouvoir entrer dans le Palais des congrès ou en sortir.

Au moindre signe de manifestation, la police ne lésine pas : elle verrouille le site... parfois jusqu’à trente minutes après l’action.
Mercredi, des dizaines de « prisonniers temporaires » du Palais (dont moi) faisaient le pied de grue, empêchés de sortir, et rouspétaient.
« Nous suivons les consignes de la police et elle nous demande de bloquer les sorties », m’a dit un agent de sécurité de l’ONU.
Une sorte de délai tampon post-manifestation semble imposer un laps de temps avant la réouverture, analogue à la règle des 30 minutes après le dernier coup de tonnerre avant le retour en piscine.
« C’est le souci de ne pas laisser une brèche ouverte par où un groupe de militants pourrait s’infiltrer », m’explique Stéphane Wall, un superviseur retraité de la police de Montréal, spécialiste du contrôle de foule.
« Il y a aussi la possibilité que des projectiles soient lancés par des manifestants sur des participants », précise-t-il.
Cheval de Troie

« Ça ne s’est pas produit mercredi ou vendredi, mais des fois des groupes de manifestants bien organisés se séparent, et l’un peut agir par surprise, tandis que l’autre détourne l’attention », ajoute M. Wall.
Les effectifs policiers me semblent ridiculement disproportionnés (quasiment du 10 pour 1), lui dis-je.
« Soit on nous reproche d’avoir sous-estimé et d’être mal préparés, soit on nous dit qu’on exagère, c’est tout le temps comme ça », me rétorque l’ancien policier.
Selon lui, ce déploiement massif était peut-être justifié s’il a pu dissuader les casseurs potentiels dont le mot d’ordre était : « À l’assaut du Palais ! »
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