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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

«Même en suivant un patient de façon serrée, ça se peut que ça nous échappe»

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TVA Nouvelles

2022-08-05T17:06:30Z
2022-08-05T20:24:20Z
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Même s’il pouvait être dangereux pour la sécurité du public, le jeune homme qui aurait abattu trois personnes en 24 heures a tout de même été libéré par un tribunal. Selon un psychiatre, les conditions pour sortir un patient représentant une menace seraient trop permissives.

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«Nous, quand on fait notre rapport, on considère que le patient est dangereux et qu’on n’a pas nécessairement les moyens de le suivre. Car, ce suivi est délégué aux hôpitaux. Les hôpitaux ont les compétences de soigner les gens, mais pas nécessairement de jouer les agents de probation. Même en suivant un patient de façon serrée aux deux semaines, ça se peut que ça nous échappe», a expliqué Gilles Chamberland, psychiatre de l’Institut Philippe-Pinel.

M. Chamberland soulève également un autre point qui est celui de la pénurie de main-d’œuvre à la Couronne. 

En raison du manque de personnel, lorsqu’un patient doit établir ses conditions de liberté, c’est souvent le psychiatre qui doit jouer le rôle de l’avocat, alors qu’il n’est pas formé pour le faire. Donc, très souvent, le juge penche pour la personne qui est soignée. 

Malgré un lourd historique de troubles mentaux, Abdulla Shaikh ne résidait pas dans une aile psychiatrique et n'était pas sous constante surveillance.

«Quand les patients sont surveillés en permanence, on peut s'assurer que la médication est prise et faire des tests de dépistage. Si le patient ne souhaite pas prendre la médication, il peut être hospitalisé. Si on attend que les gens soient dangereux, parfois, le premier geste dangereux est très grave», souligne-t-il.

Le psychiatre témoigne de la réalité qu’il vit au quotidien avec des patients atteints de troubles mentaux sévères,

«Cette semaine, j’avais cinq patients qui étaient en commission d’examen, dont deux qui ont été libérés de façon inconditionnelle, contre l’avis médical. La Commission a évalué qu’ils ne représentaient pas un risque élevé pour la société», ajoute-t-il.

***Voyez l'intégralité de l'entrevue ci-dessus***

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