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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Hydro-Québec: pas si pressée de commencer à approvisionner le Massachusetts

Tout a changé depuis la signature du méga-contrat, explique Sophie Brochu

La PDG d’Hydro-Québec, Sophie Brochu, a présenté, ce mercredi, à Montréal, les résultats financiers de la société d’État pour l’année 2022.
La PDG d’Hydro-Québec, Sophie Brochu, a présenté, ce mercredi, à Montréal, les résultats financiers de la société d’État pour l’année 2022. Photo Agence QMI, Thierry Laforce
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Photo portrait de David Descôteaux

David Descôteaux

2023-02-22T16:07:59Z
2023-02-23T01:23:04Z
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« Le message aux Américains, c’est que si vous décidez, pour une raison ou une autre, que ce contrat-là ne va pas de l’avant, Hydro-Québec a mille et une applications pour cette électricité-là », dit Sophie Brochu.

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Les contrats d’exportations d’Hydro-Québec à New York et au Massachusetts continuent de faire jaser. 

Au moment où Hydro cherche 100 TWh d’ici 2050 et que le ministre Pierre Fitzgibbon invite les citoyens à la « sobriété énergétique », la PDG d’Hydro-Québec, Sophie Brochu, a dû justifier ces contrats, qui enverront quelque 20 TWh d’électricité au sud de la frontière pendant 20 et 25 ans.  

Entente de 10 milliards $

Hydro-Québec s’est engagée à fournir 9,4 milliards de kilowattheures par année pendant 20 ans au Massachusetts. Le contrat procurera quelque 500 millions $ de revenus annuels à Hydro, soit 10 milliards de dollars pendant la durée du contrat.

« Hydro-Québec n’est pas dans la business de se sortir de ses contrats. On honore les contrats qu’on a. Aujourd’hui, c’est notre partenaire américain, pour l’essentiel, qui mène les batailles juridiques. Hydro-Québec fait ce qu’elle a à faire pour honorer ses engagements, pas plus », a répondu Mme Brochu lors d’un point de presse suivant le dévoilement des résultats annuels d’Hydro-Québec.

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Batailles juridiques

Le contrat avec le Massachusetts est embourbé dans des batailles juridiques, notamment au Maine, État par lequel la ligne de transmission doit passer. Plusieurs groupes de citoyens et groupes environnementaux sont contre le projet et se battent contre Hydro-Québec et son partenaire américain, Central Maine Power (CMP).

« Si le contrat va de l’avant, on va servir le contrat. Si le contrat devait être résilié par les Américains ou pour une raison dont on ne rentrera pas dans les détails, Hydro-Québec n’a ni la volonté, ni contractuellement, de dire “game over, maintenant je ne joue plus”. On ne peut pas faire ça. On doit bien faire les choses », a expliqué Sophie Brochu.

« Nous, ce qu’on dit aux Américains, c’est qu’on y croit. La décision est rendue chez vous. Et si vous décidez que pour une raison ou une autre ce contrat-là ne va pas de l’avant, Hydro-Québec a mille et une applications pour cette électricité-là », a-t-elle fait valoir. 

Pierre F. Gingras, un ancien ingénieur d’Hydro maintenant consultant, n’est pas surpris par le manque d’engouement que suscite le contrat avec le Massachusetts. 

« C’est de l’électricité qu’on aurait pu garder pour nous. Hydro devrait en profiter pour se retirer, en disant qu’elle ne veut pas lutter contre les groupes environnementaux, au lieu de continuer à dépenser des millions pour les combattre en cour. Sortir du contrat et profiter d’une belle image environnementale », suggère-t-il.  

Projet de loi pour New York

Par ailleurs, le ministre Fitzgibbon a déposé un projet de loi mercredi matin pour faciliter la réalisation du projet d’Hydro-Québec de fournir de l’électricité à la Ville de New York, lequel inclut la construction et l’exploitation d’installations destinées à transporter de l’électricité entre le poste Hertel, à La Prairie, et un point d’interconnexion dans la rivière Richelieu, à la frontière canado-américaine.

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Résultats historiques pour Hydro

La société d’État dévoilait aujourd'hui ses résultats financiers. Grâce à la forte montée des prix sur les marchés d’exportation et les températures hivernales froides observées en début d’année, le bénéfice net de la société d’État a atteint 4,557 milliards $ en 2002, comparativement à 3,564 milliards $ pour l’exercice précédent. 

« Compte tenu de ces résultats sans précédent, Hydro-Québec sera en mesure de verser à son unique actionnaire, le gouvernement du Québec, un dividende de 3418 millions de dollars, soit le plus élevé de son histoire », a dit Jean-Hugues Lafleur, vice-président exécutif et chef de la direction financière.

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