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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Mégiscane: s’aventurer en canot dans l’Abitibi sauvage

Sept canoteurs franchissent 200km de rivière et ils sont abandonnés par le train

Rivière Mégiscane, Abitibi. Une rivière sauvage et peu fréquentée, mais accessible par le chemin de fer.
Rivière Mégiscane, Abitibi. Une rivière sauvage et peu fréquentée, mais accessible par le chemin de fer. Photo Noah Tremblay-Mimouni
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Photo portrait de Mathieu-Robert Sauvé

Mathieu-Robert Sauvé

2025-08-29T22:00:00Z
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Sept canoteurs ont franchi difficilement 200km de la rivière Mégiscane, en Abitibi, et le train qui devait les ramener à Montréal a été annulé.

Deux dessalages dans la même journée, 24h de pluie continue, des campements à défricher, des sentiers de portage jonchés d’arbres et d’arbustes et un train de retour qui ne se présente pas. Voilà ce qu’ont vécu sept canoteurs partis de Montréal le 7 juillet dernier pour une expédition de 10 jours.

Pause dîner sur les rivages de la Mégiscane.
Pause dîner sur les rivages de la Mégiscane. Photo Noah Tremblay-Mimouni

«C’était un voyage mémorable pour plusieurs raisons, mais je retiens tout de même le fait que la Mégiscane est une rivière magnifique, sauvage et poissonneuse. Le secret le mieux gardé de l’Abitibi», commente l’organisateur de l’expédition, Léonard Sauvé.

Bonne pêche

«Mégiscane» vient du mot algonquin «metshishkan» ou «mesiskine» et signifie «hameçon». On comprend pourquoi quand on parle à Julien Nadeau-Lessard, entrepreneur en menuiserie et grand adepte de pêche.

Deux dorés pour souper.
Deux dorés pour souper. Photo Julien Lessard-Nadeau

«J’ai attrapé de belles prises tous les jours. Dorés et brochets à volonté. On ne gardait que ce qu’on pouvait manger», dit-il au Journal.

Un des nombreux poissons pêchés par Julien Lessard Nadeau sur la Mégiscane.
Un des nombreux poissons pêchés par Julien Lessard Nadeau sur la Mégiscane. Photo Julien Lessard-Nadeau

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Baptême brutal

«Mon parcours de novice a suivi celui des Autochtones et des coureurs des bois qui ont dû défricher et bûcher pour se faire un nid au cœur de la taïga sauvage», raconte Marina Sokoluk, qui a vécu durant ce voyage un baptême du canotage un peu brutal. Les rapides gonflés, les campements rustiques et les hectares de terres brûlées lui ont laissé des souvenirs particuliers.

Pas facile de monter le camp sur un site non défriché. Bienvenue sur la Mégiscane.
Pas facile de monter le camp sur un site non défriché. Bienvenue sur la Mégiscane. Photo Noah Tremblay-Mimouni

Habitué aux voyages en solo, Julien rêvait d’embarquer à la gare Centrale et de larguer ses bagages au milieu de la forêt au bord du chemin de fer. Cette partie du voyage s’est bien déroulée.

On débarque les canots au mile 189,2 du chemin de fer La Tuque–Senneterre.
On débarque les canots au mile 189,2 du chemin de fer La Tuque–Senneterre. Photo Léonard Sauvé

La Mégiscane coule au sommet du nord-est du continent, le long de la voie ferrée La Tuque–Senneterre. C’est d’ailleurs ce train qui devait les ramener à Montréal, mais qui a été annulé en raison d’un bris causé par la pluie violente.

Soirée pluvieuse au bord de la Mégiscane.
Soirée pluvieuse au bord de la Mégiscane. Photo Léonard Sauvé

L’expédition s’est terminée chez la cheffe de gare de Senneterre, Nathalie Gagnon, qui a accueilli le groupe rescapé grâce à un taxi de brousse. Tout le monde est rentré sain et sauf en autobus et le matériel a pris le train suivant.

La rivière Mégiscane en bref

Quoi:

La Mégiscane prend sa source au lac Parent, en Mauricie, et coule sur 250km jusqu’à Senneterre, en Abitibi. Peu pratiquée par les canoteurs du Québec, elle présente de beaux défis techniques sur environ 200km si l’on inclut son affluent, la rivière Kekek, qui permet de la rejoindre à partir du chemin de fer (au mile 189,2 du parcours La Tuque–Senneterre).

Dans l’attente du train, qui ne viendra pas, ViaRail ayant annoncé que le convoi no 604 a été annulé en raison d’un bris sur le chemin de fer.
Dans l’attente du train, qui ne viendra pas, ViaRail ayant annoncé que le convoi no 604 a été annulé en raison d’un bris sur le chemin de fer. Photo Léonard Sauvé

Où:

Un de ses attraits pour les adeptes de canot-camping est son accès aller-retour par le train Montréal–Senneterre, un circuit patrimonial qui parcourt des sites comme la piste de Casey, datant de la Guerre froide, des pourvoiries isolées et la réserve atikamekw de Wemotaci.

Combien:

Le passage coûte 200$ entre Montréal et le point de mise à l’eau (incluant le retour de Senneterre à Montréal), auquel il faut ajouter un supplément de 100$ pour le transport des canots à chaque passage. Cela revient à un coût de 370$ par personne pour le transport.

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