Meghan Markle: manipulatrice, contrôlante et imprévisible, selon une biographie controversée


Louise Bourbonnais
Depuis sa rencontre avec le prince Harry, l’ex-actrice Meghan Markle n’a cessé de faire parler d’elle dans les médias. Si son mariage princier a suscité beaucoup d’intérêt, c’est principalement sa rupture avec la famille royale (le Megxit) qui a fait couler beaucoup d’encre et qui a blessé de nombreux Britanniques. Puis les révélations controversées du couple lors d’entrevues ont aussi fait jaser. Dans une biographie non autorisée, qui paraîtra en français dans les prochains jours, l’auteur Tom Bower ne fait pas de cadeau à la duchesse de Sussex, qu’il n’hésite pas à qualifier de «manipulatrice». C’est l’autre version de l’histoire de Meghan et Harry que l’on y découvre.
Dès sa sortie en version originale anglaise, Revenge est devenue un best-seller. Les critiques ont fait état d’un livre explosif avec des révélations choc sur Meghan Markle. L’auteur y brosse un portrait sulfureux et projette l’image d’une personnalité contrôlante, manipulatrice et imprévisible.
Tom Bower, un biographe britannique de renom, a passé plus d’un an à interviewer des proches, des amis, d’anciens collègues et des domestiques de Meghan Markle tant en Grande-Bretagne qu’aux États-Unis et même ici au Canada. C’est que le couple a d’abord trouvé refuge dans un manoir de l’île de Vancouver lorsqu’il a quitté Frogmore Cottage (leur cadeau de mariage d’Élisabeth II) avant de s’établir en Californie.
Toutes les révélations proviennent apparemment de témoins oculaires qui sont, pour la plupart, cités à la fin de l’ouvrage.
Rêve de gloire
Née à Los Angeles, Rachel Meghan Markle a grandi en Californie. Son père Thomas Wayne Markle, un Américain aux origines allemande, anglaise et irlandaise, s’est marié à Doria Loyce, une Afro-Américaine. Elle était maquilleuse et a rencontré son mari sur un plateau de tournage, alors qu’il était directeur de la photographie pour la télévision et le cinéma. Leur mariage n’a duré que sept ans. Doria est ensuite devenue professeure de yoga et a été peu présente pour sa fille. Meghan a principalement été élevée par son père, qui l’amenait régulièrement sur les plateaux de tournage. Déjà enfant, elle avait envie de devenir une vedette du cinéma.

À force de détermination, elle décroche des rôles de figuration, multipliant les efforts pendant une dizaine d’années pour devenir célèbre. Elle fait un premier passage à la télévision dans l’émission américaine Deal or No Deal. Elle décroche ensuite plusieurs petits rôles, avant de connaître la gloire dans le rôle de Rachel Zane dans la série télévisée judiciaire Suits.
C’est son premier mari, le producteur Trevor Engelson, qui lui aurait donné un coup de main. Après son divorce, son ambition la mène à organiser une rencontre «arrangée» avec le prince William par l’entremise d’une amie commune, Violet von Westenholz.
C’est bien évidemment cette relation, puis son mariage qui l’élèvent au statut de personnalité de notoriété internationale.
Manipulation et ambition
Si on a déjà dit que la princesse Diana manipulait les médias, ce n’est rien en comparaison de Meghan. Dans cette biographie, on apprend que déjà à ses débuts comme actrice, elle faisait tout pour que son nom apparaisse quelque part dans un quelconque journal. À partir du moment où elle a fait la une des journaux en raison de sa relation avec Harry, son rêve est devenu réalité.
Mais Meghan veut tout contrôler et même avoir droit de regard sur les textes et les photos publiés.
Lorsque ses fiançailles sont annoncées, elle comprend qu’elle ne peut contrôler les médias si facilement. Elle profite tout de même de son nouveau statut pour mousser son compte Instagram et son site web. De plus, Meghan n’hésite pas à faire appel à une équipe de communication pour se dessiner l’image publique d’une duchesse qui sait faire preuve de compassion, mais qui est victime de racisme, qui est toujours piégée, faisant l’objet de fake news.
Selon l’auteur, il n’y a aucune preuve à ce sujet.
Controverse
Si on en croit le biographe, on comprend que Meghan Markle est douée pour semer la controverse, qu’elle réussit à entraîner avec elle son prince. Après avoir été idolâtrée lors de son mariage en 2018, la duchesse de Sussex en veut toujours plus. Elle ne peut supporter d’être constamment comparée par les tabloïds à sa trop parfaite belle-sœur, la princesse de Galles Kate Middleton. On apprend aussi que Meghan traite le personnel royal de manière peu élégante. Elle en viendra à accuser les médias de harcèlement. Elle dit vouloir s’éloigner des médias britanniques, affirmant que sa santé mentale est en jeu.
Le Megxit
Ainsi, c’est au début 2020 que Meghan et Harry annoncent via Instagram leur désir de se retirer de la famille royale. C’est par les médias qu’ils comptent désormais gagner leur vie, ces mêmes médias que Meghan accusait de la mener à la dépression et qu’Harry considérait comme responsables du décès de sa mère.
Là encore, les controverses sont au rendez-vous. Il y a une série documentaire et divers contrats très lucratifs signés avec Netflix et Spotify que Meghan aura du mal à honorer, se mettant plusieurs gros joueurs à dos. On se sert également de leurs deux enfants, Archie et Lilibet, pour mousser leur fondation.
Puis, ce sera l’entrevue choc avec Oprah Winfrey sur CBS en 2021, où des déclarations explosives fusent notamment, que Meghan aurait fait l’objet de racisme de la part de la famille royale.
Assez surprenamment, on apprend que tout a été organisé d’avance. Les négociations commerciales avec les diffuseurs avaient été menées jusqu’à un an avant le Megxit. Tout a été calculé avant même la rupture avec la famille royale.
Si son mariage avec son prince lui a apporté la gloire et la fortune qu’elle recherchait depuis l’enfance, on comprend que le prix de ce succès a été élevé pour cette survivante d’Hollywood.
«Le succès a transformé la jeune femme compatissante en une opportuniste sans pitié. Pour assurer sa promotion, elle a abandonné son père et ses amis, elle a trompé les proches de Harry et a menti à Oprah Winfrey», conclut l’auteur.

La revanche
Tom Bower
Hachette, 440 pages
Disponible en librairie le 24 mai
- Le biographe britannique et ancien journaliste de la BBC Tom Bower est reconnu pour son journalisme d’investigation et les nombreuses biographies qu’il a signées. L’auteur a notamment écrit les biographies de Boris Johnson, du prince Charles, de Tony Blair, de Conrad Black et de Richard Branson.